Les Mayas et d'autres éminents spécialistes avaient annoncé la fin du monde pour ce vendredi 21 décembre. nous avons donc choisi de mettre toutes les chances de notre côté en gagnant les îles Loyauté (Lifou, Maré, Ouvéa), communément appelées "les iles les plus proches du paradis".
Et pour commencer ce voyage au paradis,quoi de mieux qu'Ouvéa, larme de sable d'une vingtaine de km, autour d'un atoll aux reflets bleu turquoise? Certes, en cette période de l'année, l'immense plage de sable s'étendant du nord au sud de l'île est envahie par des algues vertes, mais cela n'enlève rien à la beauté des paysages.
A la gentillesse des gens non plus. A peine sortis de l'aéroport, un homme nous proposa de nous conduire à la plage, où nous avons bullé 5 heures, en attendant l'apocalypse. Celle ci ne venant pas, nous avons décidé de mettre à profit les maigres heures de correspondance restante avant le vol vers Lifou (lire "Qui perd gagne") pour aller voir le pont de Mouli, gracieusement pris en stop par deux gars sympathiques quoiqu'un peu avinés.
Comment décrire le pont de Mouli? étroite bande de bitume surplombant un bras de mer, dont les couleurs passent du blanc sableux au bleu océan. C'est simple, il y a la plage de Jambiani (lire "dalla dalla 309"), et juste derrière le pont de Mouli!
La voiture du jeune homme qui eut la gentillesse de nous ramener à l'aéroport avait manifestement survécu à la fin du monde : carrosserie scotchée, pare brise éclaté, voyants du tableau de bord clignotants comme un sapin de Noël...c'est un miracle que nous ayons atteint l'aéroport à son bord, et embarqué vers Lifou, dans un tout petit avion de 20 places, avec vue sur le poste de pilotage!
A Lifou, nous souhaitions un hébergement en tribu et n'avons pas été déçus! Non seulement l'accueil d'Agathe et Rémi a été incroyable, mais en plus nous étions seuls au camping, avec une vue imprenable sur le bleu turquoise de la baie de Luengoni. On a vu pire comme fin du monde! En fait, d'après Renaud, c'est le premier endroit depuis le début du voyage que l'on quitte en se disant que nous aurions pu rester une semaine ou plus! Et puis, être hébergé par le chef de la tribu Hukekep est un privilège dont nous nous souviendrons longtemps.
C'est autant par ses merveilles que par le contact avec les gens que L'île nous a séduits. A la fois préservée et équipée, Lifou reste néanmoins secrète. Et en 3 jours là bas, nous n'avons pas chômé: visite de la vanilleraie pionnière, implantée en 1980, de la grotte sous marine dite des joyaux de Luengoni, baignée dans une eau transparente, des falaises de Jokin aux superbes fonds marins... tout y est passé. D'ailleurs, 1h à peine avant de rejoindre l'aéroport, nous étions encore en train d'explorer les fonds marins de l'aquarium naturel de Jinek, au pied de l'église Notre dame de Lourdes...Allez, séance photos à l'ancienne:
Côté gastronomie, là aussi ce fut un festival : le cari de crabe de cocotier préparé par Rachel, du gite Waka, c'est Toutatis en culotte de velours! Que dire alors de sa roussette sauce au vin? Renaud l'a entièrement dévorée, vicères compris, sous le regard médusé de certains clients. Pour paraphraser Albert Dupontel, "scrontch, scrontch....ce qui est chiant dans la roussette...scrontch, scrontch...pfft! c'est les dents!".
Agathe, notre hôte, n'est pas mal non plus derrière les fourneaux. Elle a régalé nos papilles avec un bougna, repas traditionnel cuit au lait de coco, dans une feuille de banane. Pour ne pas faire de jaloux, elle avait cuisiné ses deux spéciaités : au poulet, et au perroquet...euh, au poisson perroquet! Depuis, nous souffrons de problèmes d'élocution mineurs...Depuis, nous souffrons de problèmes d'élocution mineurs....Depuis, nous souffrons de problèmes d'élocution mineurs...
Pour conclure en beauté le séjour à Luengoni, Rémi nous a gentiment emmené à la chasse au crabe de cocotier. Contrairement à ce que son nom laisse penser, ce crabe ne vie pas dans les cocotiers, mais en forêt. Tel un pokémon, il représente la version évoluée du bernard lhermite, qui après avoir grandi à l'abri dans des carapaces vides en possède enfin une suffisamment solide pour le protéger. La journée, il reste caché dans un trou, et sort se nourrir la nuit. Et lorsqu'il trouve une noix de coco bien odorante, sur son chemin, il se jette dessus! Il ne reste plus qu'à le cueillir comme un fruit mûr. Un gros fruit mûr, en l'occurence, puisque ce genre de crustacé dépasse facilement le kilo.
La chasse commence par la pose des pièges (de jour). Rémi nous expliqua la technique : "tu coupes une coco en deux, et tu la plantes sur un pieu. Là, elle va pourrir doucement et dégager une odeur attirant le crabe.". Et histoire de joindre la pratique à la théorie, il nous emmena en forêt y planter une vingtaine de pièges, "avant midi! il faut qu'ils aient le temps de sentir un peu si nous voulons en attraper ce soir!".
Une fois le bougna englouti, vers 21h, vint l'heure de relever les pièges. Rémi semblait un peu anxieux :"Vous savez, avec la plein lune, ils sortent moins, et comme il a plu cet après midi, ils ne vont peut-être pas beaucoup bouger ce soir...". Nous avancions donc sans trop d'espoir, de piège vide en piège vide. Soudain, Rémi lança "Venez! Venez vite voir! Là!". Rayonnant, il pointait sa lampe vers un énorme crabe en plein festin! Notre guide semblait autant soulagé de pouvoir nous montrer un crabe qu'excité par sa prise. Il tendit délicatement la main pour saisir la bête par l'abdomen et nous faire observer sa carapace bleue et ses pinces acérées. "Attention à ce qu'il ne s'agrippe pas à vous, il vous blesserait avec ses pinces!" alerta-t-il. Effectivement, s'il est capable de briser les cocos, le crabe ne devrait pas avoir beaucoup de problèmes avec nos doigts...
Afin d'éviter toute catastrophe (Renaud étant dans les parages), Rémi ficela consciencieusement les pattes et pinces du crabe. La fin de la chasse ne fut guère fructueuse, mis à part une poignée de bernard lhermite trop petits pour être mangés. Tant pis, nous avions vu ce que nous voulions voir, et pûmes tous 3 regagner le camping heureux de ce moment passé en forêt.
En résumé, - mais vous l'avez déjà compris -, ce séjour aux îles Loyautés nous a comblés, autant par les merveilles naturelles ou gustatives, que par les gens rencontrés. Le point commun de Noël à la grotte sous marine, Jeanine à la vanilleraie, Agathe et Rémi au camping, Rachel chez Waka est leur sympathie! Avenants, bavards, intéressés et interessants, les gens de Lifou sont des trésors. Nous pourrions aussi citer Christian, rencontré à l'aéroport puis au supermarché, qui nous invita spontanément à prendre le café chez lui (à 10 bornes de là), où les deux employés de l'aéroport d'Ouvéa avec qui nous avons bavardé près d'une heure au comptoir d'enregistrement, mais vous ne nous croiriez pas...En tout cas, à la prochaine fin du monde, c'est définitivement aux îles Loyauté que nous voulons être!
PS: désolé pour le spam photographique, mais nous avons estimé que les loyautés se racontent mieux en photos. Et encore, nous nous sommes retenus!
Vraiment très beau !!!
RépondreSupprimerChapeau pour la roussette !!!
bisous à tous les 2
Raymond et Huguette
Une envie subite de décoller, de glander sur les plages, de voir des poissons,de chasser le crabe, de goûter la roussette, un rêve en voyant les photos.
RépondreSupprimerHélas! Non. Je suis devant un écran plein de couleurs et MYO en guise d'assistant des fois que!!!
Patrice
les enfants beaucoup de monde autour de nous parle de votre blog et ils sont fiere de vous connaitre et beaucoup voudrais etre a votre place l envie nous gagne de prendre un avion et partir dans ces paradis surtout papa pour la gastronomie les gens et les paysages enfin tout gros bisous profité arreter pas gros bisous papa maman
RépondreSupprimerVous avez du le feter dignement il y a qyelques heures : nous on se prepare ! Bonne annee les copains qui nous manquent.
RépondreSupprimerGros gros bisous
Salut les cocos!
RépondreSupprimerLes îles loyauté (notamment Lifou), c'est vraiment le top du top.
Ravi de votre récit, ça rappelle des tonnes de souvenirs (http://www.jbd.fr.nf), mais on n'avait pas chassé le crabe.
Profitez bien.
Bisous des trois vaisois (même si vous n'en connaissez que deux)