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jeudi 31 janvier 2013

Comme la croûte d'un muffin - 7-8/01/2013

La Nouvelle Zélande repose sur une chaîne volcanique récente et encore très active, ce qui en fait un pays propice à l'observation de phénomènes géologiques. La région du lac Rotorua est d'ailleurs l'épicentre d'une zone d'activité géothermique importante, où la croûte terrestre se craquelle comme celle d'un muffin cuit à point.

Le muffin en question a toutefois ici une drôle d'odeur d'oeuf pourri, due aux émanations sulfureuses du lac. Les rives de ce dernier sont fermées en plusieurs endroits ou l'activité est importante, et la température du sol supérieure à 100°c, ce qui ne dérange pas vraiment la multitude de mouettes présente!

D'autre part, comme dans toute ville thermale, le muffin de Rotorua vaut de l'or. Surtout qu'il est couplé avec un noyau de culture maori (200 $/pers la soirée typique danses+repas, arg!) et d'activités sportives en tout genre (vtt de descente, hydrospeed, ski nautique, etc.). Bien évidemment, il y a aussi une ribambelle de bains thermaux, dont le spa polynésien, apparemment très réputé. De la "simple entrée" donnant accès à 7 piscines de températures différentes à l'entrée "deluxe" (piscine privée sur le lac), toutes les bourses sont servies. Bon, nous nous sommes contentés de l'entrée de base, et ça nous a bien détendus!

Avant de rejoindre une aire de repos en dehors de la ville, un crochet par le geyser Pohutu, fumant et menaçant, s'imposait, en prélude des visites du lendemain.

La vraie zone géothermique se situe au sud de Rotorua, à Wai-o-Tapu, ou plus exactement aux "wonderlands of Wai-o-Tapu". Wonderlands... comme un parc d'attraction, ou comment transformer un site naturel en parc commercial. Prenons par exemple le "lady Knox geyser", qui crache tous les jours une colonne d'eau froide à 10h15. Intrigués par cette ponctualité que seule la nature peut offrir, nous étions là bas dès 9h45, le doigt sur le déclencheur, au cas où le geyser soit en avance...mais en voyant une foule de gens nous rejoindre dans le petit amphithéâtre, à 10h15 pétantes, un drôle de doute nous assaillit. Doute levé presque aussitôt, avec l'arrivée d'un homme équipé d'un micro et d'un sac de savon. Il nous expliqua que "le geyser jailli naturellement toutes les 24 à 72 heures, mais pour faciliter sa vision, nous l'activons artificiellement tous les jours à 10h15."... c'est clair, le côté naturel en prend pour son grade! Du coup, il ne faut pas s'étonner que l'éruption annoncée à 30 m de haut pendant une heure n'ait été que de 2 minutes à 5 m...

Le reste du parc est vraiment impressionnant, mêlant odeurs, couleurs, et paysages différents sur un périmètre restreint. Terrasses calcaires, cavités brûlantes et fumantes, lac aux couleurs opale, soufrière jaune rappelant à nos narines les bons souvenirs du Kawa Ijen....la planète joue ici aux illusionnistes, comme pour dire : "vous connaissez les lacs, les forêts, les montagnes? regardez un peu ce que je peux faire d'autre!"

La palette de l'artiste fut notre gros coup de coeur pour, justement, ses couleurs fascinantes. Nous sommes restés longtemps, rêveurs, à contempler les variations psychédéliques des tons rouille, bleu ou vert, modulés par la lumière du soleil. En fond, la piscine de champagne, bouillonnante, enveloppait de vapeur les alentours, dans une ambiance apocalyptique.

La dernière visite, dans un tout autre registre, fut la mud pool et ses bloups bloups bien gras!! très appétissant!

Un drôle de voyage vers les entrailles de la terre que ce Wai-O-Tapu! D'ailleurs, pour l'anecdote, si nous tracions une ligne droite passant la Nouvelle Zélande et le centre de la terre, nous ressortirions...en Espagne!

 

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