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jeudi 31 janvier 2013

Toujours 2 fois... - 14-16/01/2013

Le sud de l'île du nord nous avait quelques peu déboussolés... que dire alors du nord de l'île du sud, entre Picton et le parc national Abel Tasman?

Arrivés à Picton dans notre van brinquebalant, la première mission consistait à trouver où dormir. Sauf que la Nouvelle Zélande paradis du camping sauvage n'est plus! Depuis 3-4 ans, le camping sauvage est interdit sur le territoire, et de petits panneaux "no camping, no overnight" ont fleuri partout...en même temps que les Holliday parks. À vrai dire, il était nettement plus facile de camper en Australie qu'ici! Picton, nourrie par la seule présence du ferry inter-îles, est un modèle du genre avec ses caravan parks chers et ses panneaux omniprésents. À force de chercher, nous avons tout de même fini par trouver un parking sur lequel 2 camping cars étaient garés (chose qui ne valide en rien le lieu, mais qui, disons, partage les torts en 3 au cas où un Ranger passerait...), et y avons passé la nuit sans encombres.

Le lendemain matin, décision fut prise d'annuler la visite des Marlborough sounds: il fallait réparer la porte avant d'être inondés par la pluie, ou pire, cambriolés. Ça non plus, on ne nous l'avait pas dit : les vols dans les voitures sont en nette recrudescence dans le pays! D'un autre côté, il semble que beaucoup de gens aient tendance à oublier les règles basiques de sécurité en vacances, et laissent tous leurs biens en évidence dès qu'ils stationnent leur véhicule...

Par chance, nous avions dormi à 50 m d'un garage. Le mécano ne sembla toutefois pas très excité par le boulot, et nous conseilla plutôt d'aller à Nelson ou Blenheim trouver un "pannel beater" (carrossier). Pas très rassurant, tout ça...allez, zou! direction Nelson!

Nous traversions Havelock, capitale mondiale de la (délicieuse) moule verte, lorsque Vanessa repéra un petit garage à côté de la station essence. Cela ne coutant rien de demander un second avis, nous fîmes une halte! Renaud eut à peine le temps de couper le moteur et poser le pied par terre qu'il se trouvait déjà face à une armoire normande façon Fabien Pelous, qui lui demandait ce qu'on voulait. "Euh... c'est ma porte, là! Elle s'est dégondée avec le vent, hier". Le colosse grommela un truc comme "Fucking shit, how i'm gonna do that?!" puis s'engouffra dans le garage...pour en ressortir aussitôt avec un tasseau de bois. Un autre homme - qui s'avéra être son père et collègue - l'accompagnait.

Cela ne faisait pas plus de 60 secondes chrono que nous étions arrivés, et les deux hommes s'affairaient déjà avec une énergie rare autour du véhicule, fermant la porte sur le tasseau, se pendant dessus, tirant, poussant. Franchement, nous ne savions pas s'il valait mieux se réjouir de cette prise en charge, ou au contraire avoir les chocottes pour la porte. En tout cas, pour rien au monde nous n'aurions voulu être à sa place!

Sentant notre inquiétude, le père se détacha peu à peu du chantier et vint taper la causette. Discussion rejoint peu après par un certain Alan, venu mettre de l'essence dans son superbe bus transformé en camping car. La visite guidée de ce dernier - encore en travaux mais avec le coin canapé, la cuisine, douche, chambre double - nous a ravi...et donné quelques idées pour la suite!

Sur le champ de bataille, le colosse était quant à lui passé à l'étape suivante. Outils en main, il avait démonté l'aile abimée (donc d'abord le phare, le pare choc et un ou deux caches en plastique), fermé la porte, et s'en alla détordre la charnière, toujours avec une vigueur hors du commun. Moins d'une heure plus tard, et après avoir en partie détordue l'aile abimée, il rangeait ses outils, le front en sueur, un sourire triomphal aux lèvres: "Voilà! c'est pas parfait, mais au moins la porte ferme." Tu parles! nous qui pensions en avoir pour plus d'une journée d'attente! Nous étions comblés et ragaillardis pour la suite de l'aventure.

C'était malheureusement oublier le vieil adage selon lequel "sournoise, vicieuse et impitoyable, la baise frappe toujours deux fois!"...

C'est au parc national Abel Tasman, tout au Nord de l'île que le second coup du sort se produisit. Avant cela, Nelson, même sous la pluie, avait des airs de fête : la porte était réparée! À défaut de profiter de la ville bénéficiant du plus gros ensoleillement annuel du Sud, nous avons effectué un petit crochet par la piscine, pour profiter des douches et assouvir l'insatiable besoin de chlore de Renaud.

L'Abel Tasman a commencé un peu comme le Tongariro, par un délicat passage au i-site de Motueka! Puis par une drôle de surprise : une partie du sentier costal était fermée, obligeant à prendre un water taxi...coïncidence malheureuse avec l'épisode navettes du Tongariro (lire la terre du milieu), en pleine saison haute? peut-être. Nous avons donc booké un water taxi, et rejoint toute une floppée de randonneurs jeudi matin, pour une liaison maritime vers le lieu dit "Bark bay". Un sentier costal de 27 km environs devait nous ramener au village.

Bien que les paysages maritimes, annoncés merveilleux, ne nous aient fait ni chaud ni froid, c'est sur un bon rythme que nous avons entamée cette journée de randonnée, le soleil étant enfin de la partie. Et puis, au milieu de nulle part, un glissement, un cri strident : Vanessa venait de se tordre la cheville! La tuile...

L'avantage d'une femme de caractère, c'est qu'une fois les larmes séchées et la cheville trempée dans l'eau glacée d'un torrent, elle repart de plus belle! Et là, amis cyclistes, oubliez le pot belge : daffalgan-voltarène-barre de céréales, c'est ça, l'avenir du dopage! les 14 km restant furent avalés sans coup férir, avec tout juste une petite pause casse croûte! De toute façon, ce ne sont pas les paysages du parc qui nous retenaient.

Arrivés à Motueka, McDonald's, en plus d'être un fournisseur gracieux de Wifi, se transforma pour l'occasion en fournisseur de glace! La cheville de Vanessa avait en effet légèrement enflé, et l'avis de la physiothérapeuthe consultée n'était pas très encourageant....

Ainsi, c'est avec un goût amer que nous avons quitté l'Abel Tasman, qui en plus de nous avoir laissé sur notre faim, nous a aussi coûté une cheville. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi ce petit parc est le plus visité de l'île. Peut-être son côté marin ou sa facilité d'accès? St Arnaud, où nous atterîmes ensuite, est sacrément plus motivant! Tout était réuni pour deux belles journées de randonnée sur les crêtes du Nelson Lakes National Park, avec hébergement en refuge sur les bords du lac Angelus, et - pour une fois - des prévisions météo clémentes. Cependant, la sagesse nous imposa de renoncer afin d'épargner la cheville objet de toutes les attentions...

 

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