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vendredi 15 février 2013

Morning glory - 22-24/01/2013

En cette période de l'année, les journées sont longues au sud du 45° parallèle. Se lever avant le soleil est donc un vrai défi, que nous avons relevé pour la première fois afin d'aller explorer le Milford Sound. Il faut dire que passer 6 heures dans un kayak, entourés de dauphins, pingouins et phoques, ça aide à se lever!

Te Anau, au bord du lac éponyme, constitue la porte d'accès aux fjords du sud est de l'île. Parmi ce labyrinthe, deux d'entre eux se visitent: Doubfutl sound, accessible en traversant un lac puis en prenant un bus, et Milford Sound, accessible par la route. Et contrairement à ce qu'indique leur nom, Milford et doubtufl ne sont pas des sounds (creusés par le lit d'une rivière), mais bien des fjords (creusés par un glacier).

Tous 2 ont leur petite histoire avec le capitaine Cook, qui passa 2 fois devant Milford sans en voir l'entrée, et nomma Doubtful d'après ses doutes: il n'était pas sûr que les vents soient suffisants pour pousser son bateau vers la sortie. Doubtful Sound est plus grand, plus difficile d'accès et plus sauvage que son accolyte, mais aussi plus chronophage et plus cher. Beaucoup plus cher, en fait.

A l'arrivée à Te Anau, en ce mercredi 22, le choix de visiter Milford Sound était donc arrêté. En plus, cela nous convenait puisqu'il est possible de le découvrir en kayak plutôt qu'en bateau. Après discussion avec une mégère mettant en doute nos compétences de kayakiste (une boiteuse et un coton tige, on la comprend...), nous avons obtenu ce que nous voulions savoir : Rosco kayak proposait une traversée complète du fjord jusqu'à la mer de Tasmanie. Il restait seulement deux places pour le lendemain, avec une météo annoncée bonne: Banco!

Les choses s'accélérèrent immédiatement: la route menant à Milford fermant de 19h à 7h30, il nous fallait impérativement dormir au seul caravan park du Fjord pour être à l'heure du départ, fixé à 6h du matin. 44 $ la nuit, ouch!

Autre réjouissance, la montre flick flack de Vanessa indiquait 16h30, l'heure de quitter prestemment Te Anau pour passer le Homer tunnel avant 19h. Bien évidemment, la mission fut remplie haut la main. Drôle d'endroit que ce tunnel mono-voie obscur dont les 2 km de pente à 10% nous ont fait frissonner; tous les 1er avril, il est le siège d'une course particulière, puisque les habitants de la région le traversent...nus! En apprenant cela, nous avons d'abord cru à un canular, mais non, ils courent vraiment en tenue d'Adam!

Jeudi matin, aux aurores, nous étions 8 intrépides kayakistes à écouter le briefing du guide, au milieu des sandflies. Les fameuses sandflies du Milford Sound, tournoyant par dizaines autour de chacun d'entre nous: une horreur! viiiiiite, à l'eau!

Quelques tours en rond, une prière à saint Tony Estanguet, et le frêle esquif jaune de Vanessa et Renaud s'élançait à la poursuite des 3 autres kayaks, avant de foncer droit...sur un groupe de dauphins! La montée d'adrénaline fut immédiate, d'autant que les dauphins étaient d'humeur joueuse, et n'hésitaient pas à nager à côté des kayaks! Dans ce décor mystérieux enveloppé d'un voile de brume, la sensation d'être spectateurs privilégiés de la nature était incroyable.

La promenade se poursuivit sur le miroir noir du fjord, à peine troublé par nos coups de pagaies et les cris stridents d'un pingouin couinant un peu plus loin. "Le premier de la saison!", annonça le guide tandis que le petit mammifère s'en allait rapidement.

Passée ces émotions, c'est la Stirling Fall, haute de 150 m, qui nous attendait. Pour rappel, lorsque nous avions la tête dans le vide aux Victoria Falls (lire 'mosi oa tunya'), le sol était à 110 m! C'est d'ailleurs ce qui est le plus enivrant dans l'exploration des fjords: l'immensité du décor. Même au ras de l'eau, il nous était difficile d'estimer à leur juste valeur les 700 m de hauteur des pics nous entourant, ou la taille des chutes approchant. Le souffle de la cascade nous donna cependant une bonne indication...nous étions trempés!

Un peu plus loin, c'est une colonie de phoques qui nous attendait. Joueurs et curieux, ils vinrent plusieurs fois sortir le nez devant notre embarcation. Les invitations à monter de Renaud restèrent cependant sans réponse.

Enfin, après 5h de ramage dans ce décor à la fois mystérieux et enchanteur, nous avons rejoint la Tasman sea, avec l'envie de se laisser happer par le large comme on peut avoir envie de se jeter dans le vide. Il n'en fut rien, le bateau de Rosco nous attendant au loin pour nous ramener au milieu des sandflies!

Douchés, rassasiés et surtout enchantés, il ne nous restait plus qu'à prendre la route de Te Anau, non sans un dernier regard vers le célèbre Mitre Peak. Ayant passé le Homer tunnel - un sourire coquin aux lèvres -, une idée géniale nous traversa l'esprit : pourquoi ne pas entreprendre les 3h de grimpette jusqu'au key summit, histoire de se dégourdir les jambes? Téméraire, certes, mais le splendide panorama du sommet en valait la peine.

Malgré cette belle récompense, Vanessa et sa cheville en mousse accusaient un peu le coup... heureusement, une brouette trainant le long du chemin facilita grandement la descente, avant de conclure cette journée par une 'crêpe party' à l'arrière du Bongo!

PS: pour la brouette, on déconne: après avoir joué quelques minutes, nous l'avons rangée!

 

2 commentaires:

  1. C'est vrai , Renaud , tu aurais pu verser la brouette!!!
    Patrice

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  2. non non patrice il aurais put continue jusquo bout salut les enfentstoujour que du bonneur de vous lire pour nous avec 15 cm de neige et -15 c est morosse enfin il ya vous pour nous reconforte gros bisous a vous deux (a tois aussi patrice et a ARLETE ) bisse a vous papa

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