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lundi 13 mai 2013

Iguazu - 30/04-2/05/2013

Ce ne sont pas moins de 25 h de bus qui nous ont conduit de Salta à Puerto Iguazu. Autant dire qu'il fallait en vouloir pour aller flirter avec les frontières brésiliennes et paraguayennes. C'était cependant le moyen idéal de conclure un voyage entamé (ou presque) par la visite des chutes Victoria.

Reconnues comme les plus larges du monde (Niagara étant celles avec le plus gros débit, et Victoria les plus hautes), les chutes d'Iguazu sont à la frontière entre le Brésil et l'Argentine. À cet endroit, le large fleuve Iguazu se divise en de nombreux bras, qui génèrent autant de cascades au moment de franchir la faille géologique des chutes.

Bien évidemment, les guaranis (habitants originels de la région) décrivent le phénomène de façon plus exotique. La légende raconte que le dieu serpent, vivant dans le fleuve, était éperdument amoureux de la fille du chef de tribu. Cet amour n'était malheureusement pas réciproque, puisque la jeune princesse aimait un guerrier du clan. Elle s'enfuit donc avec son amant, et tenta de descendre le fleuve en canoë. Hélas, le bruit des rames réveilla le dieu serpent, qui, dans une colère noire, asséna un coup de queue si violent qu'il provoqua une crevasse dans laquelle tombèrent les amants. Depuis, la princesse s'est transformée en un rocher, au pied des chutes, et subit continuellement la colère du fleuve. Quant au guerrier, transformé en Palmier, il assiste impuissant à la souffrance de son amour sans jamais pouvoir l'approcher.

Du bord de la piscine du 'Crazy summer', délicieux petit hôtel à quelques encablures du centre ville, la légende était belle. Puerto Iguazu est une ville agréable, baignée dans une atmosphère tropicale et nonchalante. Idéal après les moments de galère (lire 'Lost in translation 1/2'). Bien que touristique, Puerto Iguazu est loin de la frénétique ville de Foz do Iguazu (point d'accès aux chutes du côté brésilien).

Mardi, nous avons pris la direction des chutes. En cette saison basse, l'affluence était réduite, et sorti des tours organisés, nous n'étions pas nombreux. La journée était belle, ensoleillée à souhait, et une quantité incroyable de papillons multicolores nous accompagnait le long des sentier.

Le parc argentin est très vaste, et offre énormément de points de vues sur les quelques 200 chutes. Pour commencer, le circuit inférieur nous approcha des à quelques mètres des rideaux d'eau grondants et bouillonnant. Ensuite, nous avons pris une navette jusqu'à l'île Saint Martin. Depuis cette île, la contemplation des cascades étagées se jetant les unes dans les autres est superbe. Les couleurs, aussi : le blanc bourdonnant et tourbillonnant des jets d'eaux contraste avec le vert éclatant d'une végétation exubérante, réhaussé par le ciel bleu et les tâches impressionnistes des papillons.

La navette fut notre seule embarcation du jour; l'idée d'un tour de bateau pour se faire tremper sous les chutes, juste comme ça pour le fun, ne nous tentant guère... Par contre, partout où nous aurions voulu nous baigner, cela était interdit. Ah! C'est sûr, question sécurité, Iguazu, ce n'est pas la Zambie. Mais quand même, les baignades aux angel's et devil's pool de Victoria nous manquaient! (lire 'Mosi Oa Tunya')

Le circuit supérieur du parc est plus court, un peu moins impressionnant, mais réserve toutefois de belles vues. Le climat tropical de la région a doté les chutes d'une végétation luxuriante, percée ça et là par les gerbes d'eau du Rio Iguazu. Outre les chutes, la jungle du parc national abrite un certain nombre d'animaux, dont une floppée de coatis. Ces petits mammifères rodent aux abords des zones de restauration, à la recherche d'un sandwich entamé, ou des restes d'un paquet de chips.

Enfin, tout au fond du site, un petit train nous a amené à la 'devil's pool', arc de cercle où la chute gronde en enveloppant tout le paysage d'un nuage de gouttelettes d'eau.

Le côté brésilien d'Iguazu est un peu le penchant zimbabwéen des Victoria Falls: en aval du fleuve, il offre une vue d'ensemble sur le site, et sur les 2,5 km de chutes. Conscients du manque d'atouts de leur côté, les brésiliens l'ont transformé en véritable parc d'attraction : canoé, descente en rappel, ascenseurs, tout y est!

Si l'on s'en tient aux chutes, le parc offre moins de choses à voir, et se résume à un petit sentier. Ceci dit, les panoramas y sont vraiment splendides.

Le point culminant du parcours, la Devil's pool (décidément, un nom à la mode!), est un gigantesque brumisateur! Depuis sa piscine, le diable brésilien n'a rien à envier à son homologue argentin... De notre côté, nous n'avons choisi ni l'une, ni l'autre, mais plutôt une baignade apaisante dans le bassin du crazy summer, en se disant que de toutes ces piscines, la plus déroutante est définitivement celle du diable zambien!

 

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