Cette année pour les fêtes, plutôt que de décorer un sapin nous avons décidé de passer Noël sous les pins...de l'île des pins! Et ici, le père Noël passe en palmes masque tuba, sur une carapace de tortue tirée par des hippocampes!
Si sa réputation de plus belle île du monde est un peu prétencieuse, l'île des pins n'en reste pas moins tout en haut du classement. De ce fait, son attrait touristique est énorme : c'est la plus visité des îles jouxtant "le cailloux" calédonien. Mais ici, on ne fait pas de tourisme, on fait du business, et ça change beaucoup de choses...
Compte tenu de la période de l'année et de la difficulté à avoir des billets, nous avions réservé les hébergements sur Lifou et l'île des pins (lire "qui perd gagne"). "Un coup tu gagnes, un coup tu perds": à Lifou, nous étions au paradis, à l'île des pins, nous sommes tombés chez Natawatch, sorte de VVF à la sauce Ralph Lauren. Accueil froid et impersonnel, nourriture peu goûteuse, Natawatch est le seul endroit où le guide gratuit "Globe trotter" est en vente, et où l'on refuse de servir à dîner si celui ci n'est pas réservé avant 17h! Entre les bébés qui pleurent, les parents qui s'engueulent et les fêtards avinés, on a adoré. Nous avons quand même rencontré 2 lyonnais (croisés à Ouvéa) forts sympathiques, et partagé un faret avec une famille pleine de vie. Renaud les a tout de suita adopté lorsqu'il a appris qu'ils venaient de perdre leurs passeports. Solidarité de têtes en l'air, sans doute...
Côté activité, deux possibilités s'offraient à nous : la plage, ou les visites. Nous, à la plage - même paradisiaque -, on s'ennuie (surtout la partie hyperactive du couple!). Ainsi, après une exploration des fonds sous marins de la baie de Kanuméra, nous décidâmes de partir à l'assaut de l'île.
L'activité phare au départ de Natawatch consiste en une ballade en pirogue sur la baie d'Upi, suivie d'une marche de 45' en forêt, pour déboucher à la piscine naturelle de la baie d'Oro, joyau de l'île. Départ 7h30, retour 15h, coût total de l'opération : 4500 balles par tête de pipe. L'idée ne nous emballait évidemment pas (sauvages? nous?).
Nous nous sommes donc rabattus vers une valeur sûre : la location de vélos. Là , au moins nous étions seuls maîtres à bord, libres de nos mouvements. Cependant, à notre arrivée en baie St Joseph, lieu de départ des pirogues, la plage était désespérément vide. Seule une embarcation s'avançait lentement dans notre direction. Notre chance était là! Après une rapide négociation avec Alexandre, le piroguier, celui ci accepta de nous emmener faire le tour de la baie d'Upi sur des eaux calmes et limpides, aux nuances de bleu infinies, avec pour compagnons de jeu des raies, tortues, et même un tricot rayé. En plus de ça, nous étions seuls à bords et seuls sur l'eau. Impeccable!
De retour sur la plage, nous eûmes LA grande idée de ce 25 décembre : parcourir les 14 km nous séparant de la baie d'Oro, afin d'aller voir de quoi avait l'air la piscine naturelle. Riche idée, surtout en début d'après midi, et surtout avec des vélos en mousse, les pneus à moitié gonflées, les roues voilées, et du jeu dans toutes les articulations. C'est légèrement transpirant (comprendre trempés de sueur) que nous avons atteint notre destination, peu avant 15h, et donc parfaitement dans le timing. Car à 15h, les tour organisés repartent, laissant libre la piscine naturelle.
Ici, pas de pédiluve ni de lignes d'eau, seulement une myriade de poissons dans un décor fascinant. Plus haut, la rivière sable se remplissait au gré de la marée montante.
Les efforts fournis précédemment étaient sacrément récompensés. Restaient les 19 km pour rejoindre Natawatch...au cours desquels Vanessa eût l'impudence de remettre en question la grandeur supposée de l'idée du jour!
Le 26 décembre fut une journée de fainéants. Pourtant, nous avions initialement prévu de marcher jusqu'au point culminant de l'île, mais cette intention avait peu à peu laissé sa place à un autre objectif : déguster une langouste. En effet, ce crustacé est - avec le bulime (escargot endémique) - une des spécialités de l'île. Sauf qu'à cette période, toute la pêche est exportée vers Nouméa ou vendue aux restaurants des hôtels, inabordables. Impossible de trouver une seule langouste...
Ressortons la maxime du moment : "un coup tu perds, un coup tu gagnes": nous avons perdu une langouste, mais nous étions loin d'imaginer ce qui nous attendait au moment de fouler les terres du gite "les 3 banyans". Remettons les choses en situation: l'échec de l'opération langouste quasi acté, nous nous étions rendu à l'épicerie du coin pour y trouver de quoi faire un barbecue. Il ne manquait que du pain pour agrémenter ce repas. Ayant fait chou blanc à la boulangerie (!!!), nous venions de fouler la pelouse du gîte, et de nous avancer vers le faret où les propriétaires se mettaient à table. Renaud, persévérant, commença par leur demander s'ils savaient où nous pourrions trouver une langouste. La réponse fut bien sûre négative. Il poursuivit : "La boulangerie et l'épicerie n'ont plus de pain; Auriez vous un peu de pain à nous dépanner?". Sans attendre, la maitresse de maison demanda à sa fille d'aller nous chercher une baguette. Chic! Chic! Chic! nous allions pouvoir faire le barbecue....même pas en fait! En effet, Jacques, le propiétaire, venait de se tourner vers nous en lançant "
- Mais, vous avez déjà mangé?
- euh...non, on vient de faire les courses.
- Bon, alors asseyez vous! il reste du bougna de Noël, vous mangez avec nous!"
Et c'est ainsi que nous avons partagé un délicieux repas en compagnie de la fine équipe des 3 Banyans, en se disant que décidément, c'est ici que nous aurions dû venir loger!
La fin d'après midi - et du séjour - se passa sur la plage, à proximité d'une paillote d'où s'échappait une douce musique roots-reggae, bande son idéale pour ce lieu idyllique.
Au final, si elle nous a un peu moins fait rêver que les "Loyauté" - surtout à cause du côté touristique -, l'île des pins est effectivement une destination de rêve, et ce Noël restera inoubliable! Nul doute que si nous avions logé aux 3 banyans, le séjour aurait été en tous points merveilleux.
Merci à vous deux de me faire un peu revivre mon expérience de l'île des pins... en novembre 2011 nous étions en train de goûter à ce petit paradis sur Terre avec mon fréro!
RépondreSupprimerNous aussi avions opté pour le vélo et nous en étions bien content, car c'est le meilleur moyen de se déplacer sur l'île et surtout d'éviter les touristes.
La baie d'Oro reste bien entendu gravée dans nos mémoires! Nous y sommes arrivés vers l'étale et avons assisté à un merveilleux spectacle au montant, avec les vagues puissantes venant de l'océan se fracassant sur les rochers. Un spectacle que seule la nature peut nous offrir :)
Content de voir que vous avez apprécié votre séjour en Calédo.
Je vous souhaite une bonne continuation en Nouvelle Zélande. On attend les photos avec impatience!!
Aurélien
Très belles photos! ça donne envie d'y aller !
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