Parmi les choses qui nous ont manqué pendant 7 mois, outre les espresso, le fromage et le bon vin, on peuti citer la musique et les concerts. Nous avions emmené nos playlists, en espérant les enrichir au fur et à mesure de l'aventure par de nouvelles expériences musicales. Car au même titre que les goûts, les odeurs et les images, les sonorités jouent un rôle essentiel dans le voyage.
La bande son de Tanzanie est à l'image du pays : colorée et improbable. Nous y avons trouvé de tout : du rap, du zouk, et bien sûr du reggae. Le grand Bob est passé par là, mais ce sont putôt les toasteurs ragga dancehall du moment qui ont les faveurs des ondes "branchées". Les stations plus conservatrices diffusent pour leur part des morceaux plus traditionnels, faisant la part belle aux artistes congolais, assez réputés.
Plus intriguant, les trajets en bus sont en général bercés par des karaokés...chrétiens! On y chante des allégories bibliques sur des chansons d'une durée minimale de 10 minutes, un brin répétitives... Les clips correspondants valent évidemment le détour.
Si la géographie n'existait pas, on pourrait croire que la Nouvelle Calédonie est voisine de la Jamaïque! Le reggae y est omniprésent, tout comme le Zouk. Étant française, l'île diffuse aussi quelques radios métropolitaines (Dont, bien sûr, France Inter, lire 'On Air').
En Australie, la musique rock des stations est formatée bien comme il faut, n'est pas Inxs ou AC/DC qui veut. Heureusement que nous avions emmené le petit boomer de 'Dindon' pour jouer nos différentes playlist au cours des longues journées de route. Ah! Groundation sur les interminables lignes droites du centre rouge, ça a du sens!
Australie, Nouvelle Zélande, même combat? Presque. Les stations radio n'atteignent pas les vallées encaissées, et c'est dommage car le pays regorge de pépites dub/roots (black seed, Salmonella dub) et de bonnes stations rock...
Côté bonnes stations, la mythique FM de Rarotonga est plutôt agréable, avec des sélections variées lancées par des animateurs pleins d'énergie. Le dimanche, bien sûr, les prêches de différentes églises sont diffusés! Plus traditionnelles, les musiques des 'islands nights' sont des canetttes de Red Bul auditives! tagatsoum, tagatsoum, tagatsoum!
La spécialité de Polynésie - que l'on peut étendre dans ce cas à Rarotonga et Rapa Nui - est le remix. Instrument de prédilection : le ukulélé. Victimes: tous les classiques du répertoire français, de Claude François à Francis Cabrel, en passant par Céline Dion. Ça donne une sorte de musique d'ascenseur agréable à entendre, et en plus de vous filer un grand sourire sur l'instant, vous met la chanson dans la tête pour la journée!
Le Pérou est caricaturé par ses flûtes de pan et ses musiques andines... à raison. D'autant que dans le contexte, cette musique est parfaite! (lire 'semaine sainte dans la vallée sacrée : Pisac'). À côté de cela, les péruviens écoutent un peu de variété remixée à la sauce locale, des classiques de la musique latine, et ont un penchant prononcé pour... Céline Dion, dont nous avons entendu le titre 'I'm alive' au moins une fois par jour!
"Dis moi ce que tu écoutes, je te dirai qui tu es.". Nous avons tendance à penser qu'au même titre que la nourriture, la musique reflète l'identité et la mentalité d'un pays. La Bolivie, coincée dans les montagnes andines, n'échappe pas à la règle. Passées les musiques traditionnelles, les influences sont principalement péruvienne et argentine. Notons toutefois la reconversion de Potosi en capitale du Charango (lire 'Potosi: crime et châtiment').
L'Argentine, pays de musiques par excellence, se vit au rythme de la cumbia. Partout dans les villes, le même tempo endiablé. Les argentins sont des fêtards, et le week end, pas de couvre feu : on sort non stop le vendredi et le samedi soir!
Évidemment, Buenos Aires vit par et pour le Tango. Sensuelle et brulante, cette danse ne serait pourtant rien sans les bandonéons qui l'accompagnent.
Dans tous ces pays, lorsque l'on évoque la musique française, le nom qui revient inévitablement est celui d'Edith Piaf! Eh oui, elle reste la plus connue de nos artistes... Bon, en Amérique du Sud, Manu Chao a quand même fait son trou, et la musique française s'exporte bien. En témoigne cet autocollant de Dub Incorporation placardé sur le poste frontière de San Pedro de Atacama, au Chili
Enfin, parce que la musique adoucie les moeurs et n'a pas de frontières, un des clins d'oeil du voyage restera ce douanier Zambien concentré sur ses papiers en écoutant Léonard Cohen, et dont le sourire immense illumina la pièce lorsque Renaud lui fit remarquer:
"- Hé! C'est Leonard Cohen?!
- Oui! Tu connais? J'adore ça!"
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