Parmi les villes célèbres d'Australie, Alice Springs, coeur du centre rouge, se pose là! Alice Springs...un nom qui claque! Un nom qui ramène aux grandes heures de la ruée vers l'or. Pourtant, cette ville d'à peine 30 000 âmes semble bien isolée, à plus de 1500 km de Darwin ou Adélaïde, et 3000 de Sydney. C'est sans compter sur les formidables richesses géologiques qui l'entourent (canyons, montagnes, failles), avec en point d'orgue l'emblèmatique monolithe d'Uluru.
La route entre Litchfield et Alice Springs est longue (2 jours de trajet) et monotone. Hormis Katherine (ville natale de Cadel Evans) et Tennant Creek, les villes traversées sont plutôt des lieux-dits espacés de plusieurs centaines de km, et il vaut mieux avoir une bonne réserve de carburant avant de faire l'impasse sur une station essence!
Un des seuls points d'intérêts sur le trajet est le site de "Devil's marble", où de gros amas rocheux semblent avoir été posés par l'opération du saint esprit, ou plutôt du diable, d'après le nom! Ca pourrait expliquer la couleur du paysage et la chaleur ambiante... Plus intriguante encore, la présence d'une carcasse de voiture rouillée, en plein milieu des rochers!
A notre arrivée à Alice Springs, non contents de ces 2 journées de voyage, nous avons décidé de pousser un peu plus loin le compteur kilométrique pour aller dormir aux "Orminston gorges", afin d'être sur place pour visiter les McDonnell Ranges dès le lendemain matin. Il faut dire qu'à ce moment de la bataille, 140 km de plus ou de moins - comme l'a dit un certain Jacques Chirac -, ça nous en touchait une sans faire bouger l'autre!
Les McDonnell ranges sont des gorges rocailleuses s'étendant sur environ 200 km à l'ouest et 100 km à l'est d'Alice Springs. Bien nous en a pris de venir dormir à Orminston - une des plus éloignées à l'ouest, donc - puisque la promende matinale nous permit de croiser 2 dingos!
La seconde gorge visitée -Serpentine gorge - fut moins intéressante : asséché en cette période, son point d'eau n'était plus qu'une mare boueuse grouillante de moustiques. L'escapade au sommet nous offrit cependant un magnifique point de vue...et une bonne suée! Qu'à cela ne tienne : direction le Ellery creek big hole, à 10 km de route de là, dont 3 sur gravel road (piste rocailleuse). Cette gorge plutôt photogénique est connue pour son eau fraîche en toute saison, abritée qu'elle est par les 2 gros rochers qui l'entourent. La baignade fut un vrai plaisir, par les 35°c environnants! Nous avons ainsi pu prendre la route rafraichis et rejoindre Alice Springs, pour le fameux épisode d'Halloween et une nuit au milieu de nulle part! (voir l'article "Joyeux Halloween")
C'est en milieu de matinée que nous avons atteint le Kings Canyon, deuxième attraction de notre passage dans le coin, situé à 450 km au Sud Est d'Alice Springs. C'est là que nous avons appris à compter "à l'australienne". Oui, parce que tout sportif qu'il est, l'australien semble être une vraie tortue dès qu'il s'agit de randonner: 3h30-4h annoncées pour les 6km autour de Kings Canyon nous paraissaient bien longues!! Après avoir lu les (nombreuses) consignes de sécurité, nous avons pu vérifier que la température prévue pour la journée (35 - 45 °c) était tout en haut de l'échelle de risques: attention aux coups de chaleur, à la déshydratation, etc. Merci, on ne s'en serait pas douté...Petit conciliabule :"il va faire chaud!","très chaud!...", "mais si la température est encore sur l'échelle, graduée, c'est que c'est possible, non?"
Nous nous sommes donc élancés sur le parcours. 2h plus tard, nous étions de retour au point de départ, encore tout ébouriffés par les paysages que nous venions de traverser! Le canyon, de prime abord assez quelconque, s'est vraiment dévoilé une fois le sommet atteint. Ses teintes cuivrées, ocres, et ses formes aiguisées ont transformé ce parfait décor de western en une excellente promenade.
Il nous fallait cependant reprendre la route, afin d'atteindre avant la tombée de la nuit le graal de ces 2000 km de trajet: Uluru, plus connu sous le nom d'Ayers Rock. A la fois emblème du pays et lieu de culte aborigène, ce gros caillou de 8 km de périmètre et 348 m de haut (soit 24 de plus que la tour Eiffel) a déjà été représenté, photographié, filmé sous toutes les coutures. Pourtant, il est difficile d'expliquer la sensation ressentie lorsqu'il se dévoile enfin au bout de la route, magnétique, imposant.
C'est une tartine de nutella à la main que nous avons observé le spectacle du changement de couleur de L'Ayers Rock au crépuscule. Toutes les teintes y sont passées, du cuivre au rouille, en passant par le violet : fascinant!
Au lever du soleil, rebelotte, d'un autre point de vue, avec une nouvelle symphonie de couleurs...Voir l'Ayers Rock, c'est bien, l'approcher, c'est mieux: un sentier d'une dizaine de km encercle le monolithe, et permet de découvrir au passage des cavernes aborigènes sacrées, peintes il y des milliers d'années. Car les aborigènes, méprisés (ridiculisés?) ailleurs, sont ici chez eux. Tout est fait pour transmettre un maximum d'informations aux visiteurs, et les sensibiliser aux us et coutumes de ce lieu de culte. Cela n'empêche pas de gros échecs, tels l'escalade d'Uluru. Proscrite par les aborigènes - qui là considèrent comme un sacrilège -, la périlleuse ascension est aussi fortement déconseillée par les rangers, pour des questions de sécurité: 35 personnes y ont trouvé la mort, déclenchant chez les locaux des rites de purification/mutilation (oui, on n'a pas trop compris pourquoi...) assez violents. Malgré ça, il est toujours possible de grimper, en dépit de toute forme de bon sens!
Le parc national de Yulura ne se limite pas à la seule attraction de l'Ayers Rock. Les Kata Tjuta, plus connues sous le nom de monts Olga, forment un amas rocheux impressionnant à une cinquantaine de km d'Uluru. Le plus haut de ces "cailloux" culmine d'ailleurs à une altitude supérieure à celle de la star locale. Malheureusement pour nous, les températures élevées (>36°c à 11h du matin) ont annihilé nos velléités de promenade : tous les sentiers étaient fermés, et seul un point de vue - très beau, du reste - nous fut accessible.
Car au delà de l'interminable route vers le centre rouge (1500 km depuis Darwin, 450 km d'Alice Springs à Uluru), la chaleur ambiante restera un drôle de souvenir. A Mont Isa, le thermomètre indiquait par exemple 38 °c à 9h du matin. Nous nous sommes littéralement liquéfiés pendant les longues heures de route, particulièrement celles menant à la côte Est, avec le soleil en point de mire toute la matinée. Cela n'a pas été sans frais, avec une canette de sprite explosée sous le coup de la chaleur, et le fusible du frigo fondu : trop de puissance demandée!
Ah! Les superbes photos.
RépondreSupprimerMagnifique veste Vanessa. Elle tranche bien avec le bleu.
Avez vous écrit sur la piste le nom du blog avec la queue du Dingo?
Dis Renaud, tu parais bien petit au pied de ce rocher. Si on y mettait de l'herbe, on dirait le Mont Gerbier des Joncs! mdr.
38°le matin, il faut vite déclencher le plan canicule!!!
On attend les photos de l'éclipse.
A bientôt
Bises
Patrice
même au plus profond de nos rêves,on ne peut imaginer l'aventure que vous êtes en train de vivre et de nous faire vivre au travers des photos et des commentaires
RépondreSupprimerMireille Henri
Magnifique, je rêve d'y être en vous lisant et en regardant vos photos...
RépondreSupprimerQue du bonheur pour vous , continuez...
Amités
bernard & Monique
P.S.: Renaud si par hasard tu venais à trouver une petite pétite de quelques grammes voir + , tu me ferais plaisir ( lol)
Supprimerune pépite, un pépite...des pépites de chocolat dans les cookies matinaux, ça on en a à la pelle...Pour celles en or, c'est moins sûr!
SupprimerA part ça, entre les "mdr" du père bertoni et les "lol" de la famille Glas, on voit que le garay rajeuni de jour en jour!!
ptdr!!!!!!!!!
Dommage, vous vous êtes croisés avec mon fils à quelques jours prés !!
RépondreSupprimerYessssss des news !!! Trop bien ! Vous avez l'air de kiffer ce que vous vivez : bueno !!!
RépondreSupprimerDites comment ça se passe la recherche de coin pour dormir en scret ?! Et vos douches ça se passe bien ?! ^_^
De gros bisous !!!
Bah, les douches, euh...si, si, des fois on en prend!! Plus sérieusement, c'est assez facile, entre les plages, aires de repos, sanitaires publics d'une incroyable propreté.
SupprimerPour le dodo, soit c'est hôtel 4 étoiles avec vue sur la mer et piscine débordante, soit c'est van sur le parking du hungry Jack! Là encore, plus sérieusement, on choisi des endroits différents : le parking du casino à Alice Springs, le loueur de 4x4 à Hervey Bay, le Hungry Jack's de RockHampton, le bord de plage de Townsville (mieux!), le quartier résidentiel de Mackay ;-) , et le parking d'un hôtel à Airlie Beach. Très très bonne planque, ces parkings!!
Sinon à Uluru..., c'était en pleine nature, au milieu de nulle part! De temps à autres, on se paie aussi le luxe d'un caravan park!
gros bisous!
Héhé...j'aime tout particulièrement le passage sur la ville natale de Cadel Evans. Je suis sûr que c'est Vaness qui a insisté pour faire apparaitre cette précision...c'est presque à un hommage à Jean-Paul Olivier!
RépondreSupprimerOui, à ce moment là, la course était plutôt calme, le moment idéal de lancer une petite anecdote du terroir! Il faut dire qu'ici, niveau cathédrales et châteaux forts, c'est maigre....
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