Joyeux Halloween!! - 31/10/2012

Et oui, en Australie aussi, on fête Halloween. Du coup, nous avons mis les petits plats dans les grands, et fêté ça dignement.

Pour commencer, nous avons investi dans un magnifique squelette fluorescent! Il s'appelle "Bones", et orne fièrement la fenêtre passager! Bon, le mécanisme qui fait claquer frénétiquement sa mâchoire n'a pas fonctionné plus de 15 minutes, mais il s'agite vigoureusement dès qu'il est secoué par la route. Il nous faut même parfois le calmer tellement il est énergique.

Ensuite, nous avons décidé de nous faire peur, en version Road movie. Pour cela, le décor du centre rouge, isolé, désert, sans couverture réseau, est parfait. Alice Springs, seule ville du coin, représente quant à elle le point de départ idéal de l'aventure!

Le synopsis, maintenant: comme dans tout bon film du genre, il faut une idée en apparence valable, mais qui transpire en fait la stupidité puisqu'un danger guette. La notre était la suivante : quitter Alice Springs pour une aire de camping à 300 bornes au Sud. L'objectif étant de se rapprocher le plus possible de Kings Canyon (à 400 km), et de faciliter la journée du lendemain.

En apparence, rien de bien rare. C'est un peu comme faire un Lyon-Marseille en partant à 16h et arrivant vers 19h-19h30. Oui, mais en Australie, comme dans tout bon film d'horreur, la nuit tombe tôt : vers 18h30. Et la nuit, ici, un danger menace...le Kangourou! Oui, oui, vous avez bien lu : dans le rôle du redoutable méchant, on trouve non pas des zombies, mais des kangourous!

Il faut savoir que ces satanés bestioles ne trouvent rien de mieux à faire que de venir brouter au bord des routes, une fois la nuit tombée. Effrayées par le bruit et la lumière des véhicules, elles paniquent, et traversent sans prévenir, occasionnant de sérieux dégâts!! La nuit devient ainsi une sorte de "ball trap kangourous", dont les comptes sont fait au petit matin lorsque l'on croise les cadavres sur le bord des routes, en train de se faire dévorer par des rapaces. Et croyez nous, des cadavres de kangourous, il y en a des paquets! C'est d'ailleurs pour ça que nous nous étions promis de ne pas conduire après 18h30, afin d'éviter qu'un stupide animal de 200 kg ne vienne défoncer notre van...

Film d'horreur oblige, lorsque nous avons vu une aire de repos à 18h, nous avons décidé de continuer jusqu'à la prochaine roadhouse, même si la dame du GPS indiquait 1h de route en plus...Et fatalement, la nuit est tombée, et les kangourous sont sortis.

C'est pourtant une sorte de gros chat sauvage qui a failli passer sous nos roues en premier. Première sueur....suivie d'une grosse frayeur, ensuite, lorsque 2 kangourous planqués au bord d'un talus nous ont regardé dans les phares, avant de rebrousser chemin. Il restait alors une dizaine de km à parcourir, et notre vitesse était tombée à moins de 60 km/h. Vanessa, cramponnée au volant, se tenait prête à piler à tout instant (on ne sait toujours pas si c'est par peur de casser le van ou d'égratigner un de ces jolis bestiaux...), tandis que Renaud et sa vue basse scrutait les bas côtés à la recherche des méchants du film! Il confondit d'ailleurs un kangourou immobile au bord de la route avec un dingo...juste avant que celui ci ne décide de s'élancer joyeusement sur la chaussée. Vanessa avait réagit et laissa tranquillement passer le marsupial! Hé! les héros d'un film d'horreur ne meurent pas!

Le dernier km parcouru au ralenti, nous sommes donc arrivés à l'inespérée "Mount Ebenezer Roadhouse". L'endroit était sordide, au milieu de nulle part, et aurait très bien pu abriter une flopée de repris de justice, croques-mitaines, ou zombies. C'est là que l'étau se resserre sur les protagonistes : ils ne peuvent pas continuer, et se trouvent piégés dans cet endroit inquiétant, au nom étrange...

D'autant plus inquiétant que l'entrée du parking/camping était barrée de l'inscription : "Pas de camping gratuit, payer les frais à la roadhouse", alors que celle ci était déserte, avec pour seul écriteau "La roadhouse est fermée, merci à ceux qui l'ont soutenue jusqu'au bout!". Flippant. Après quelques tergiversations, au moment ou nous allions nous installer à l'extérieur du camping, une voix retentit :"Hey man! what's going on here?". Merde, un vampire?!

Non, juste un homme "terroir" d'une trentaine d'années, avec un accent de fermier du bout du monde, qui s'approchait de nous. Renaud lui expliqua la situation - en protégeant son cou d'une éventuelle attaque éclair -, et le gars nous offrit de dormir devant son camping fermé, entre la cuve d'essence et le bas côté de la route : "Yeah, no problem, you can stay in front, man!" (à prononcer avec 3 malabars bien mastiqués dans la bouche). ouf, sauvés!

Pas tout à fait. Nous avons d'abord dû faire face à une invasion de moustiques avides de sang puis nous défaire des hordes de fourmis enragées, avant de nous ressourcer devant un plat de spaghetti bolonaise sanguinolentes...Même la lune avait revêtu son habit rouge sang pour se joindre à la fête!

En guise de générique final de cette palpitante soirée d'Halloween, de violentes bourrasques de vent vinrent perturber la nuit, faisant tanguer le van comme un bateau sous la houle. Et, dans un ultime rebondissement, au beau milieu de la nuit, un gros "Poc" contre la carrosserie nous réveilla en sursaut!

Au petit matin, nous avons découvert les traces de pattes d'un dingo juste devant la porte, comme pour nous rappeler que ce n'était pas un rêve...

 

 

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