vendredi 23 novembre 2012

A l'ombre de la lune - 14/11/2012

Soyons honnêtes: notre présence sur la côte Est australienne au moment d'une éclipse totale de soleil n'avait rien de préméditée. Cependant, l'occasion faisant le larron, nous avons profité d'être à Mackay pour vivre cet événement inoubliable!

Ca faisait déjà un moment que la nouvelle était arrivée à nos oreilles : "vous serez en Australie en novembre? chanceux, il y aura une éclipse de soleil!". L'Ausralie est immense, et vue notre capacité d'organisation, nous ne nous étions pas vraiment focalisés sur la chose; Mais plus l'événement se rapprochait, et plus nos routes convergeaient. Tant et si bien qu'en descendant du bateau, à Airlie Beach (voir les Whitsunday islands et la grande barrière de corail), nous n'avions plus que ça en tête.

Une éclipse, ça ne se prépare pas à la légère: il faut connaître l'horaire, trouver le point d'observation idoine, acheter une paire de lunettes de protection et un filtre spécial pour l'appareil photo! Car c'est bien connu, regarder le soleil à l'oeil nu peut brûler la rétine, et il n'existe pas de photographe aveugle...

Prévoyants, nous nous sommes donc mis en quête de préparer de façon idéale ce moment dès notre arrivée à Mackay, soit mardi 13 à 15h, quinze heures avant le début du spectacle! Oui, c'est un peu tard, mais nous au moins, nous étions au courant...contrairement à un paquet de locaux!

L'après midi fut donc passée à chercher les précieuses lunettes de protection et - plus dur - un filtre pour l'appareil photo. Tuons le suspense dans l'oeuf, nous n'avons trouvé ni l'un, ni l'autre! L'unique magasin d'équiment photo n'avait pas de filtre ou de calques spécifiques, et nous avons fait chou blanc chez les différents opticiens/libraires/pharmacies/grossistes de la ville. On pourrait d'ailleurs écrire un bétiser des commerçants, entre ceux qui n'étaient pas au courant et ceux qui n'y comprenaient rien. La palme serait sans doute revenue à l'opticienne qui nous conseillait de faire un trou dans un papier et de regarder dedans..."euh, non! non, non! La diffraction ça marche pas comme ça madame..."

Vers 17h30, soit l'heure de fermeture de la majorité des magasins, nous avons enfin trouvé la protection adéquate: Un masque de soudeur! Oui, oui! Acheté chez Porters (le casto local) pour la bagatelle de 30$, nos petites rétines allaient être protégées des radiations UV par cet énorme masque, afin que nous appréciions le spectacle en toute sécurité!

Il était à peine 5h du matin, mercredi, lorsque nous avons gagné la colline surplombant la plage de Slade point. Une dizaine de personnes étaient rassemblées en ce point parfaitement dégagé sur l'Est. Le soleil nous gratifia même d'une belle aurore, en guise de mise en bouche.

Tranquillement, nous mîmes en place notre installation haut de gamme, avec un T-shirt posé sur la glissière de sécurité en guise de support pour l'appareil, et la visière du masque en tant que filtre. C'est sûr, la nana d'à côté a du bien se bidonner, avec son trépied, son filtre et son déclencheur à distance! D'un autre côté, il y avait vraiment à boire et à manger dans l'assistance: des gens équipés (ou non!) de lunettes de soleil, des enfants avec des lunettes 3D, et même des joggeurs tout étonnés de cette présence matinale. Nous rencontrâmes aussi le fils spirituel de John Butler et Bob Dylan, qui - lui - utilisait correctement la technique du "pinhole", en projetant l'ombre de l'éclipse sur une immense feuille cartonnée à l'arrière de son pick up. Ayant sympathisé avec lui, nous pûmes admirer l'excellent résultat, et apprendre au passage qu'il était fan d'un groupe de funk français! Pour notre part, la tentative de projection à travers les trous de la passoire fût un échec (d)égoutant...

Le premier contact eu lieu vers 6h20, et franchement, nous en avions des frissons! Certes, à 600 km de Cairns - lieu de l'éclipse totale -, nous ne pouvions voir que 95% du phénomène, mais la vision de la lune recouvrant petit à petit le soleil était tout simplement magique!

N'ayant pas de logiciel de traitement d'images digne de ce nom à disposition, nous ne pouvons pas retraiter nos quelques 400 photos (!). Voici quand même un échantillon du phénomène :

Nous n'avons pas vu "l'ombre qui court" au moment du recouvrement total, ni les ombres projetées sur le sol (les trous de la passoire étaient trop gros!), mais le vent de l'éclipse, la pénombre grandissante à cette heure matinale où le jour devrait croître, cette espèce d'excitation inhabituelle des éléments, ça nous l'avons senti, et aucune photo ne peut le décrire. Nous avions lu sur des forums (bah voui, on se documente!) que pour une première éclipse, il fallait surtout en profiter quitte à laisser tomber les photos. Quelle satisfaction d'avoir pu faire les 2!

Lorsque la lune s'est enfin...éclipsée et que les nuages ont commencé à masquer le soleil, nous sommes doucement redescendus sur terre pour aller petit-déjeuner sur la plage voisine, un sourire béat ornant nos deux visages.

 

 

1 commentaire:

  1. De mémoire de soudeur, ce sont de loin les plus belles images que l'on ait vu à travers un masque! Bravo! Je suis assez bluffé du résultat...

    RépondreSupprimer