Les australiens appellent cela l'Outback. Brûlant, poussiéreux, impitoyable, il recouvre la partie centrale du pays. Seules quelques "highways" monotones le traversent, routes 66 au pays des kangourous. Désespérément droites, elles se sont écoulées sous nos roues comme une bande magnétique, au rythme des lignes blanches discontinues.
Ici, les distances se comptent en centaines de km, et mieux vaut disposer d'une bonne réserve de carburant avant de faire l'impasse sur une station. Au fur et à mesure que nous nous enfoncions dans ce désert, nous avons vu les prix à la pompe s'envoler. De 1.47 $/l d'essence à Darwin, le prix est passé à 2.11 $/l à Curtain Springs (entre Alice Springs et Uluru). Nous avons cependant évité le point culminant de Yulara : 2.22 $/l!
Nous avons évoqué précédemment le cas de la Mount Ebenezer Roadhouse (lire Joyeux halloween). Les Roadhouses apparaissent dans ce décor telles des oasis, tous les 200-300 km. Souvent vieillotes, elles réservent parfois de jolies surprises, avec des décorations thématiques sur les dinosaures, les aliens, ou les aborigènes. Celle de Ti tree, par contre, aurait pu servir de décor au mythique "from dusk to dawn" de Robert Rodriguez, tellement elle était isolée et authentique. Dommage, Salma Hayek n'était pas là, seul un pompiste âgé nous accueilli. Nous cherchons encore ce qu'il a bien pu nous dire derrière sa chique et son accent.
L'Outback est le terrain de jeu des "road trains". Ces énormes camions peuvent mesurer jusqu'à 55 m de long, et transporter 3 à 4 remorques. Les anciens propriétaires du van nous avaient dit :"avant de doubler un road train, il faut être sûr de son coup!". Eh bien, dans notre cas, nous n'avons tenté (et réussie) l'expérience qu'une seule fois. Le reste du temps, ce sont eux qui nous ont doublé! Et là, quand un monstre déboule à 120 km/h derrière vous, vous serrez les fesses en espérant qu'il ne se rabbatte pas trop tôt...
A la tombée de la nuit, tout le petit monde de routiers de l'Outback (campervans, caravanes, road trains, voitures) se retrouve sur les aires de repos ou dans les caravan parks des Roadhouses, sans animosité ni jalousie. C'est plutôt de la solidarité que nous avons ressentie entre les différents utilisateurs de la routs, sans doute pour faire face à l'adversité du désert.
Ceux qui préfèrent tenter l'aventure nocturne gagnent un ticket gratuit pour le "ball trap kangourous"! En même temps, vu les pares buffles des road trains, on comprend mieux le nombre de cadavres sur le bord des routes au petit matin. L'odeur pestilentielle des victimes et la nuée de corbeaux / charognards survolant les cadavres rendent aisé l'identification des obstacles matinaux. Mieux vaut avoir le coeur bien accroché quand même, surtout après le petit déjeuner!
Voici donc un petit condensé de notre semaine automobile dans le centre rouge. Pour dire vrai, nous en avons bavé, pété des câbles, à suer du matin au soir au volant de notre bolide, lancé à 90 km/h dans un vrombissement aliénant, sur des routes bosselées. Alors on a chanté, dormi, ronchonné pour faire passer le temps! Par chance, aucune avarie mécanique n'est venue nous planter sur le bas côté de la route. Et puis, Annabelle la coccinelle était là pour raconter des histoire drôles et nous rappeler sans cesse "Hé! c'est les vacances, enjoy!"
Je kiffe la coccinelle !! Elle balançait vraiment des blagues ?!
RépondreSupprimerdédéééééé!!!
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