Le parc national de Eungella (prononcer "youn-guéla"! Renaud n'y arrive toujours pas!) est un peu la Mecque des platypus. Cependant, il se mérite: pour y accéder il faut gravir un col digne des Alpes, truffé de grilles à animaux et de virages en épingle. A l'arrivée, l'antipathique dame du point infos ne donne pas vraiment envie de visiter le parc...Tant pis, les parcs nationaux australiens sont tellement bien fléchés que l'on peut s'en sortir seuls. Et puis, la plateforme d'observation des platypus n'est qu'à quelques centaines de mètres.
Sans plus attendre, nous nous y rendons pour voir...des tortues d'eau douce, gavées de pain par un petit groupe de touristes bruyants! C'est pas comme si une pancarte à leur gauche indiquait "Respectez la vie sauvage: ne touchez pas, ne nourrissez pas les animaux" ! On comprend mieux, à présent, pourquoi les parcs sont remplis de messages indicatifs tombant sous le sens : "emmenez de l'eau quand vous marchez", "restez sur les sentiers"...Renaud peine à se contenir et bougonne. Au milieu des tortues, un autre animal se gave de pain. Il s'agit d'une énorme anguille!
Une fois les nuisibles et leurs glapissements partis, nous nous retrouvons seuls avec les tortues et l'anguille. Un peu plus loin, un martin pêcheur profite du soleil de fin d'après midi. Il est 16h30, nous sommes là depuis 1h30, et toujours pas l'ombre d'une queue plate. Le spectre du chou blanc de Yungaburra (lire Atherton Tablelands et le lac Eacham) revient nous hanter...
Soudain, dans un chuchotement ferme, Vanessa lance :"Platypus! là, droit devant!"! effectivement, le miroir de la rivière se ride, trahissant le plongeon d'un petit animal. Celui ci refait surface quelques instants plus tard, pour notre plus grand bonheur! Il est tout petit - une cinquantaine de cm de long -, mais exactement comme on l'imaginait: mi castor, avec son poil marron et sa queue plate, mi canard, avec ses pattes palmées et son bec arrondi. Bec qui est toutefois autrement plus sophistiqué que celui du canard: il possède une multitude de petits récepteurs qui lui permettent de localiser ses proies. Car sous l'eau, ce monotrème ferme les yeux et les oreilles!
A peine avons nous le temps d'observer ce premier platypus, qu'un second le rejoint! AAaaah! nous sommes comblés! D'autant que la valse de ces bestioles est vraiment comique. Gracieux en surface - quoiqu'un peu porcinets lorsqu'ils avalent leur nourriture - ils plongent en se dandinant de façon tout à fait risible. Il n'empêche, cela a l'air très efficace!
Nous restons une bonne heure à les contempler encore, avant d'être rattrapés par le crépuscule: il est temps de trouver un endroit pour la nuit. La chose n'est vraiment pas aisée ici, puisqu'il est interdit de camper (i.e. dormir dans son van), dans un parc national. Problème : seuls 2 campings estampillés "parc national" sont accessibles. Le premier, à un bon km de marche et difficile d'accès, ne nous tente pas trop. Le second est censé avoir des douches, mais après avoir parcouru les 20 km qui nous en séparent - dont la moitié sur piste -, nous atterissons devant un bâtiment condamné. Retour au centre info, donc, où la nuit est tombée. C'est une pluie féérique de lucioles qui accompagne notre diner et nos réflexions sur l'endroit où dormir. Il y a bien ce lodge, là, à côté...hors de prix bien sûr. Renaud demande tout de même au gérant si ne pourrions pas parquer notre véhicule et dormir là. La réponse est froide et ferme : "NON!".
Du coup, retour au petit village d'Eungella, pour passer la nuit bien installés à côté de la crèche!
A l'aube, nous retournons vérifier que les platypus se portent bien. Tout le monde est là : les tortues, l'anguille, et les platypus, qui font la course avec le martin pêcheur: c'est à celui qui remontera le plus de nourriture. Pas de trace des touristes de la veille, nous pouvons donc partir le coeur léger faire une petite randonnée dans ce parc qui, sans les platypus, nous aurait déçu. la mission platypus est accomplie!
Sur le chemin du retour, nous passons devant les gorges de Finch Hatton. L'occasion d'ajouter 2 points faciles au "challenge cascades", et aussi une jolie promenade.
Bref, vous l'aurez compris, Eungella ne restera pas notre meilleur souvenir de parc national, mais les fabuleux moments en compagnie des platypus compensent largement le reste!
Posté avec Blogsy
J'ai noté l'emploi fréquent du mot "platypus", plus simple à écrire que ornithorynque... Seriez-vous des petits joueurs de l'orthographe ? (en même temps, j'ai dû le réécrire 3 fois personnellement et vérifier dans le dico)
RépondreSupprimerBref, ravie de voir que tout se passe bien, j'ai eu l'occasion de vous lire sans commenter, mais comme c'est l'anniversaire de Renaud, je me "rattrape". Donc bon anniversaire cousin, je ne doute pas que vous fêterez ça dignement. Ou que vous ne serez pas dignes et rejoindrez le van à 4 pattes. Pas grave, c'est permis.
Bises et bonne continuation !!
Céline
Apy beurzedé tou iou, Apy beurzedé tou iou, Apy beurzedé tou iouououou !!!!
RépondreSupprimerBref, Noyeux Janniversaire pti frangin ;-)
Gros gros bisou (tout frais car c'est vrai qu'on se caille !!!)
J'espère qu'on aura bientôt de nouvelles histoires à lire !
A bientôt
Happy B'day l'ami !! La classe à Sydney pour l'occaz !!!
RépondreSupprimerDe gros bisous de deux bestioles bien moins mignonnes (mais tout aussi poilues) que le platypus !
Kimy , Myo et leurs parents adoptifs bien au chaud dans la hutte de Monistrol te souhaitent un bon anniversaire , s'extasient devant les photos et apprécient chaque commentaire.
RépondreSupprimerLes photos de l'éclipse ont fait le bonheur de certains passionnés d'astronomie du coin.
Attention. Il paraît que lorsque l'on mange beaucoup de platypus, on attrape la queue plate!!!!
A bientôt