De Chivay, c'est un 'bus turistico' tout confort qui nous a conduit jusqu'à Puno. Principale ville péruvienne au bord du lac Titicaca, Puno ne devait être qu'une étape avant la Bolivie. C'était sans compter sur les boliviens, qui ont en commun avec les français leur penchant pour la grève.
Une fois la cathédrale et le centre ville visités, on se rend vite compte que Puno est sans intérêt. Le Titicaca lui même y est vaseux...bref, on vient à Puno pour se rendre sur les îles du lac : Amantani, Taquile, Uros. Cette dernière à la particularité d'être une île flottante, non pas faite de blancs en neige, mais de roseaux. Autre particularité, elle est devenue une sorte de cirque touristique parfait pour les photos, un peu moins pour l'authenticité...
De notre côté, c'est depuis la bolivie et l'isla del Sole que nous voulions découvrir le lac, et profiter de la vue sur la cordillère des Andes. La légende dit que Manco Capac, le premier inca, serait apparu sur cette île. Seulement, pour une raison que nous n'avons pas bien saisie, une grève et des manifestations paralysaient Copacabana, et interdisait l'accès au lac côté bolivien.
Le choix était donc ténu : pas de Titicaca bolivien, il restait le côté péruvien, avec la perspective peu ragoutante d'un tour organisé. Dimanche, nous avons donc pris nos clics et nos sacs, pour rejoindre le village de Capachica, sur la péninsule au nord de Puno. L'objectif était de prendre un bateau local pour rejoindre Amantani par nos propres moyens.
Première bonne nouvelle, les paysages traversés pendant le trajet étaient splendides. Bon, à 15 dans un colllectivo de 9 places, vous imaginez bien que l'on a pas de photos...
Seconde bonne nouvelle : le dimanche, à Capachica, c'est le marché! le village était en effervescence et nous en avons vu de toutes les couleurs. En effet, la région de Puno est réputée pour la beauté de ses tenues traditionnelles, et son goût pour la fête. A capachica, la spécialité est le tricorne, oeuvre d'art confectionnée en près d'une semaine.
Le marché terminé, vingt minutes de promenade nous conduisirent à l'embarcadère de Chiffron, où des habitants d'Amantani nous proposèrent de voyager avec eux dans une petite barque. En fait, on ne peut pas vraiment parler de barque : une barque ne prend pas l'eau! à peine partis, le pilote amorça un tuyau en plastique pour vider l'eau qui emplissait lentement le fond du frêle esquif!
"Suerte!" Nous avons évité une baignade dans les eaux glacées du lac navigable le plus haut du monde, et débarqué sains et saufs sur Amantani. L'île, toute en hauteur, est d'un calme déconcertant. Sans voiture, les gens parcourent à pieds les chemins pentus, écrasés par les énormes cargaisons qu'ils transportent sur leur dos. Au passage, ils n'oublient jamais de lancer un 'Buenos tardes' assorti d'un sourire en croisant les visiteurs. Amantani est par ailleurs un modèle d'exploitation touristique responsable: à tour de rôle, les communautés accueillent les touristes qui débarquent. "Re Suerte!" C'était au tour des communautés du Sud de l'île d'héberger les visiteurs en tour organisé, et nous étions les 2 seuls clampins au nord...
C'est donc Anna Maria, rencontrée en montant l'abrupt chemin menant au village, qui nous accueillit. Pas de danses traditionnelles, pas de déguisement, mais une véritable immersion dans la vie locale. Le confort était spartiate (pas d'eau courante, électricité incertaine), mais facilement éclipsé par les sourires et la gentillesse de la famille.
Lundi matin, après un tour sur le petit marché local, nous avons regagné Chiffron à bord cette fois d'un vrai bateau. La ville était déserte, seuls restaient les détritus du marché en guise de témoins de la veille. Peu importe, nous avions réussi "l'expédition Amantani", et pouvions alors retourner à Puno, toujours aussi grouillante, avant d'embarquer dans un bus pour la Bolivie.
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