Avant de partir, il y a une destination que nous avions cochée : El calafate et le fameux glacier du Perito Moreno. Pourtant, il était clair que cette destination représentait un détour compliqué, et les réactions de ceux qui demandaient notre itinéraire en Amérique du Sud n'étaient pas encourageantes. 'C'est cher', 'C'est loin', 'Vous n'avez pas le temps', 'c'est trop compliqué', 'En mai, il fait déjà trop froid'... ils ont même fini par nous faire douter, et sans la persévérance de Vanessa, nous n'aurions jamais réalisé cette folie.
Après les péripéties des derniers jours, nous étions tout heureux d'embarquer à bord du vol LADE à destination d'El Calafate, lundi matin. 3 heures de vol et 3 repas (un record!) plus tard, l'agitation de Buenos Aires s'était muée en lande déserte de Patagonie.
Le climat dans la région est rude, et l'on sentait que la végétation comme les habitants se préparaient lentement à entrer en hibernation. Les trottoirs d'El Calafate étaient recouverts de feuilles mortes, accompagnée de l'odeur si particulière de l'automne. Dans le village, plus de la moitié des magasins étaient déjà fermés, et ne réouvriraient pas avant le retour des beaux jours. Cela dit, le soleil brillait, et malgré le vent surpuissant nous étions plus qu'heureux d'arpenter les rues.
À la recherche d'un peu de nature, c'est à El Chalten que nous avons passé la journée de mardi. Capitale argentine de la randonnée, El Chalten est dominée par les monts Fitz Roy et Torre, à quelques km du mythique Torres del Paine chilien. Les jours, voire les heures étant comptés, nous n'avons profité qu'une journée de rando dans cet endroit magnifique.
Dans un paysage automnal fait de rouge, orange, marron et jaune, les sommets enneigés de la cordillère des andes se dressaient face à nous, déchirant des nuages menaçants. Quel spectacle! Plus loin, un glacier apparut entre les montagnes, coloré de bleu.
L'endroit était idéal pour un picnic, bien qu'un peu trop froid et venteux pour envisager une sieste. Nous reprîmes donc le chemin d'El Chalten. Mis à part un café et trois boutiques de souvenirs, le village était éteint, plus encore qu'El Calafate. Ce dernier, rejoint en début de soirée, nous sembla donc fort animé!
Mercredi était un jour particulier. Non pas parce qu'il était notre avant dernier jour de voyage, mais plutôt parce qu'après 3 semaines de tergiversations et de rebondissements, nous allions enfin voir le Perito Moreno. Rien que le trajet en bus entre El Calafate et le parc national vaut le détour. Une nouvelle fois, la visite en période pré hivernale nous permis d'apprécier le paysage automnal des abords du lago Argentino.
14 km de profondeur, 5 de large, 60 m de haut, troisième plus grande réserve d'eau douce mondiale : à 11h du matin, le colosse se dressait devant nous. De part sa situation géographique, le Perito Moreno est soumis à des vents froids constants, qui contribuent à sa formation et explique comment un tel monstre peut se trouver à seulement 185 m d'altitude.
Pendant 4h, nous avons parcouru les passerelles les yeux rivés sur les teintes blanches et bleues du glacier. De temps à autres, un craquement sourd se faisait entendre : d'énormes blocs de glace se détachaient de la face terminale, et s'écrasaient dans l'eau! Le glacier vit, avance, et sa face s'érode au fil du temps. Il en résulte ce spectacle fascinant, fait de couleurs et de sons. Nous aurions pu rester des heures sans nous lasser, à regarder évoluer ce drôle d'animal, lent et puissant, une des plus belles choses que nous ayons vu dans notre vie!
De retour à El Calafate, nous avons tout juste eu le temps pour un dernier tour de village, avant de reprendre un vol à direction de Buenos Aires. C'est sûr, notre séjour en Patagonie aura été éclair, et aurait mérité quelques jours de plus. L'important est ailleurs: nous avons fini par voir ce fichu glacier, et rentrerons en France avec le sentiment du devoir accompli!
salut a vous
RépondreSupprimercontent que vous ayez pu admirer la bete..
bon retour a vous
romain de clermont
Merci Romain!!
SupprimerBonne continuation à vous, et sans doute au salon "carnets de voyages"!
Pour le retour, c'est dur dur!