Les premiers jours de brousse calédonienne se sont ressemblés et n'ont pas été transcendants: ballades quelconques, plages moyennes, et campings crassouilloux. Pour couronner le tout, la saison des pluies - que nous espérions éviter en venant début décembre - semble être en avance et il pleut à torrent tous les après midis. Quoi de mieux pour conjurer ce mauvais départ que de marcher dans les pas de Yann Arthus-Bertrand, en quête du coeur de Voh?
"Marcher", et non pas voler comme lui au dessus du coeur. Cela est possible, mais nous préférons mettre l'argent dans les plongées, et décidons donc de partir tôt, en ce 13 octobre, en direction jusqu'au point de vue.
Première difficulté : trouver le départ du sentier. Rien d'indiqué, rien de flêché. Par chance, les calédoniens étant des gens avenants, il suffit de demander une direction pour obtenir un itinéraire complet. Nous voilà donc partis sous un soleil déjà brulant.
Rapidement, Renaud lance : "ah! je crois que je l'aperçois déjà! regarde la forme, là dans l'eau". Vanessa est sceptique, pour elle le coeur n'est pas fait d'eau, mais de mangrove. S'en suit une longue discussion pendant la montée, afin de déterminer si oui ou non la forme décrite par Renaud est bien le coeur de Voh. Il en est convaincu, mais pense qu'on le voit moins bien à cause des pluies torrentielles des derniers jours, poissards que nous sommes! Vanessa, pour sa part, scrute le paysage: ce coeur ne lui plait pas, elle cherche ailleurs, mais doit bien se rendre à l'évidence : il n'y en a pas d'autre! Inutile donc de grimper les 2 derniers virages jusqu'au point de vue, nous décidons de redescendre, déçus : même le coeur de Voh, nous l'avons raté!
La descente est amère. Renaud bougonne, Vanessa aussi: "Nous aurions du prendre au moins une image pour savoir quoi regarder!", "Sans la pluie, nous l'aurions mieux vu!" ou encore "Là on ne voit qu'une perspective, fallait-il prendre l'ULM? ". Les tentatives d'explications vont bon train lorsque nous croisons au détour d'un virage 3 drôles de dames, en pleine ascenscion. "Bonjour, vous allez voir le coeur de Voh? Nous on ne l'a pas trouvé!". "Comment ça? pas trouvé? Demi tour, vous remontez le voir avec nous!".
Marie Jo, Diane et Loose sont 3 femmes d'expatriés (français pour la première, québécois pour les 2 autres) travaillant à la mine. Pendant que ces messieurs s'en vont au nickel, elles vont se ballader. Et le sentier de Voh, elles le connaissent...par coeur!
Effectivement, à notre arrivée tout en haut du point de vue, le coeur est là. Il y en a même 3! Et bien sûr, ils n'ont rien à voir avec l'espèce de forme biscornue identifiée par Renaud.
Il y a même un peu plus de coeurs que ça à Voh, puisque très généreusement Marie Jo nous offre l'hospitalité, histoire de se restaurer et de prendre une petite douche! Dans le même temps, Loose nous fait goûter des madeleines "maison" à se damner, et Diane cuisine des "gril-cheese", délicieux de toasts au fromage grillé. Quel accueil de la part des drôles de dames de Koné!
Nous restons un bon moment à bavarder avec cette joyeuse bande, avant de reprendre la route, ravitaillés en litchis et madeleines. Direction : Koumac, réputé pour ses grottes. Là encore, la première difficulté est d'atteindre le site...Non pas qu'il soit mal indiqué, mais parce qu'un radier y conduisant est complétement noyé! Impossible de passer avec la Clio. Il faut donc marcher.
Arrivés à l'entrée de la grotte, le guide nous interpelle en proposant ses services. En langage chat, cela donne à peu près "miawwwwwou, miawwouw". Nous acceptons bien volontiers cette compagnie surprenante, et pénétrons dans un univers humide, sombre, fait de stalactites et de roches brillantes. Tout au long du parcours, chat nous aiguille, s'engouffre dans des creux pour ressortir 10 m plus loin, ronronne! Il mérite bien un petit pourboire de calin à la sortie!
Déjà, la nuit tombe, et nous fonçons en direction du camping de Koumac, pour la première soirée sans pluie, le coeur réchauffé par les rencontres de cette belle journée!
Posté avec Blogsy
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