Résumé de l'épisode précédent : après avoir complètement changé le parcours initial sous prétexte qu'il était trop long, nous venions de perdre au moins autant de temps en pérégrinations dans le nord argentin. Le temps filait, et après avoir laborieusement atteint les chutes d'Iguazu, ils sont loin d'être au bout de leurs peines...
Il nous restait cependant un joker : LADE. Cette compagnie aérienne militaire, offrait des aller retour Buenos Aires - El Calafate à des prix abordables (pas de distinction argentins/étrangers). C'était mal connaître la loi de Murphy: alors que l'éventualité d'un parcours Iguazu - Buenos Aires - El Calafate - Buenos Aires se profilait, le site internet de LADE merdouilla au moment de réserver. Bien sûr, en ce 1er mai, impossible de joindre quiconque pour dépatouiller l'affaire!
Il ne restait qu'à rejoindre Buenos Aires en bus, le vague à l'âme, en espérant y trouver de quoi réaliser un ultime baroud d'honneur. Une semaine là bas, qu'allions nous faire? visiter les musées? partir en Uruguay? Pour commencer, une halte à San Ignacio Mini, mission jésuite du XVIe siècle s'imposait. La visite de ces ruines classées au patrimoine mondial de l'Unesco fut un bon moment de détente, entre Iguazu et Posadas.
Posadas, 300 000 habitants, 5 hôtels, potentiel touristique inexistant. Pour sûr, il n'était pas question de moisir là, une nuit suffirait amplement. Sully et Marine, rencontrés à l'auberge, nous firent vite déchanter : après 4 mois de négociations infructueuses, les conducteurs des bus longues distances venaient d'entamer une grève nationale. Le pays était paralysé, et nous avec. Nous comprîmes mieux pourquoi à Iguazu une vendeuse de billets nous avait proposé une réduction substancielle sur le Posadas - Buenos Aires, sachant très bien que nous n'aurions pas pu le prendre. Pourriture, va!
La journée de vendredi se résuma à attendre que la situation se débloque, en partant à la pêche aux infos. Curieusement, l'une des principales préoccupations des locaux était de savoir si cette grève allait avoir un impact sur la tenue de la journée de championnat de foot, notamment sur le superclassico Boca - River Plate! Comme tout le monde, nous tentâmes de prendre un avion: 300 euros/pers le vol sec en business, laissez nous réfléchir...non merci! Concernant la possibilité de louer une voiture, les frais de drop off à Buenos Aires étaient tout simplement supérieurs au prix d'un billet d'avion.
À 19h, les conducteurs annoncèrent qu'ils poursuivaient le mouvement, douchant nos derniers espoirs. D'ailleurs, en parlant de douche, la pluie s'était joint à la fête, rendant l'éventualité d'un parcours en stop un peu moins excitante... Murphy atteint son paroxysme quand Renaud voulut téléphoner de l'hôtel à Aerolineas, pour réserver un vol le lendemain. Le combiné que lui tendit la réceptionniste venait de passer 10 minutes sous l'eau, et plus aucune touche ne fonctionnait. De toute manière, il était 20h20, et l'agence fermait à 20h...
Samedi, à 8h, nous patientions donc devant le bureau d'Aerolineas...qui exceptionnellement ouvrait à 8h30. Compte tenu de la situation, l'employée nous conseilla de filer directement à l'aéroport pour y acheter un billet, et être sûrs de partir. c'est ce que nous fîmes, et à dire vrai, nous étions presque surpris d'obtenir les précieux sésames. Nous attendions plus une réplique du genre "désolée, le vol est complet" ou "votre carte bleue n'est pas reconnue"!
Enfin, samedi à 15h, Buenos Aires apparut. Ne reculant plus devant aucune folie, nous contactâmes LADE pour un vol Buenos Aires - El Calafate lundi 6, et Aerolineas pour un retour le 8. Déjouant tous les pronostics, nous allions enfin voir la Patagonie!
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