jeudi 2 mai 2013

Rurrenabaque, partie 2 : la pampa du Béni - 15-16/04/2013

Pampa et selva sont 2 écosystèmes très différents de la région de Rurrenabaque. Plus intimiste, plus secrète, la selva attire moins de monde et demande plus de temps que sa voisine. Elle s'apprivoise, se découvre lentement. Le contraire de la pampa, en quelque sorte. Les touristes y sont plus nombreux (plus bruyants aussi), les animaux s'observent plus facilement, et elle s'explore en bateau plutôt qu'à pieds. Il n'était cependant pas question pour nous de passer à côté de la réplique bolivienne du Pantanal.

Trois heures de piste défoncée dans un véhicule lancé à tombeau ouvert, on ne peut pas dire que le trajet jusqu'à l'auberge nous ai enchanté. Il ne passionna pas non plus notre voisine de voiture, rendue malade par les secousses. Pour couronner le tout, à 14h (heure de notre arrivée), les bateaux chargeaient des cargaisons de 6-10 touristes survoltés, dont certains bien alcoolisés. Quand on débarque du calme de la selva, l'atterrissage est brutal...

Heureusement, les guides de Mashaquipe ont une approche qui nous convenait bien : pas plus de 6 par embarcation, un départ vers 15h pour éviter les grosses chaleurs du début d'après midi, et des parcours inversés par rapport aux autres compagnies.

Nous étions donc seuls sur le rio Yacuma, en compagnie d'un couple de flamands nous ayant rejoints au dernier moment. Eber tenait la barre, et scrutait l'horizon. Il scrutait plutôt bien, et nous montra quantité d'oiseaux, de singes (monos ayudadores), ainsi q'une grande famille de Capibaras (cochons d'Inde géants, les plus grands du genre).

Il était 16h lorsque nous retrouvâmes l'autre embarcation Mashaquipe, en un lieu où le rio était calme. Seuls le troublaient les ébats d'un petit groupe de dauphins roses. Considérés comme faisant partie des 5 mammifères les plus intelligents, dotés d'un capacité cérébrale 40% supérieure à celle d'un humain, ces étonnantes créatures jouaient à un dizaine de mètres du bateau!

Eber lança : "Allez! A l'eau!". Renaud, qui attendait ce moment depuis notre arrivée, ne se fit pas prier. Il était à la fois excité et anxieux. En effet, drôle de sensation que de nager dans cette eau sombre où la visibilité n'excède pas 20 cm, et où la population locale, faite de caïmans, piranhas, anacondas, est des plus accueillantes.

Que dire alors de la sensation de se faire frôler, puis pousser par une bête invisible, venue du fond de la rivière! Ce premier contact lui arracha un cri de surprise, avant qu'il n'arbore un sourire d'enfant en plein rêve. Pendant près d'une heure, il pu jouer avec les dauphins roses, qui alternaient entre éclaboussures, poussettes et mordillage de doigts de pied!

L'embarcadère avait retrouvé un peu de quiétude à notre retour. Une fois le dîner avalé, Eber nous fit remonter à bord, pour une ballade nocturne à la recherche de caïmans: "Le fleuve en est infesté!". Effectivement, en à peine 10 minutes, nous observions et étions observés par une maman caïman et ses 2 petits. Leurs yeux de prédateurs émergeaient à peine au dessus de la ligne de flottaison, et se reflétaient à la lumière de nos lampes.

"Vamos a buscar caïmans!". Eber était plein d'enthousiasme lors du briefing de mercredi matin. Pour cela, il fallait commencer par déloger le petit anaconda qui avait passé la nuit au pied du bateau. Peu farouche, le reptile se laissa même caresser, à la grande joie de Vanessa. À peine partis, c'est cette fois un dauphin rose qui vint jouer près de l'embarcation, mordillant nos mains en guise d'invitation à le rejoindre à l'eau!

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, débusquer un caïman est plus difficile de jour que de nuit : ces prédateurs sont timides et ont une fâcheuse tendance à se planquer. C'était sans compter sur l'oeil aiguisé de notre guide, qui nous en montra plusieurs, tous plutôt bien cachés!

Au passage, après avoir aperçu un énorme hibou, nous rendîmes visite aux singes amarillos, les plus petits et les plus dociles de la pampa. Les plus patriotes, aussi...

Finalement, en début d'après midi, nous reprîmes la fameuse piste cabossé en direction de Rurrenabaque, en vue d'y prendre un vol retour pour La Paz, puis un bus de nuit à destination d'Uyuni.

 

 

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