mardi 2 avril 2013

Exquises Marquises : Nuku Hiva - 19-23/02/2013

Nuku Hiva, seconde île de Polynésie Française par la superficie, est la plaque tournante des Marquises. Chérie par Robert Louis Stevenson et Herman Merville, elle constituait la première vraie destination de notre escapade polynésienne.

Le départ était fixé tôt mardi matin, et c'est pourquoi Renaud cru rêver en feuilletant le Lonely planète (merci les copines de Brainsto!): la course en taxi de l'aéroport à la ville de Taihoae (40 km) coûtait 4000 XPF/pers (35 eur/pers)...ouch! Il était temps de récolter les graines semées lors de la première partie du voyage, et de profiter des bons plans des uns et des autres. Un guide local, Kimi, nous avait été recommandé en Calédonie. Par chance, il se trouvait à l'aéroport, et accepta de nous emmener avec une jeune femme et sa fille. Nous aurions pu faire du stop, c'est vrai, mais la route était longue, et pour faire du stop, il faut des voitures...

Kimi profita du trajet pour nous faire visiter une partie de l'île : baie du contrôleur, village de Taipivai... il aurait fallu s'arrêter tous les 200 m tellement les paysages étaient à couper le souffle! Mais à cet instant, ce qui nous tenait en haleine, c'est le prix des pensions : 10 000 XPF (80 eur) par nuit...re ouch! Confirmation s'il le fallait : la Polynésie n'est pas faite pour les backpackers.

Grand seigneur, Kimi nous proposa de planter la tente près du club nautique. Camper sur un petit bout de terre, à côté d'un cochon, au milieu des Nonos (sandflies locales), c'est mieux que rien, mais nous prîmes quand même la direction d'une petite pension, qui après négociation nous proposa un tarif abordable, voire de camper sous un de ses farets. Voilà qui était mieux.

Rassurés, nous nous sommes alors mis en quête de l'évêché, pour remplir la mission qui nous a été confiée à Zanzibar (lire 'Hakuna matata za zanzibar') : passer le bonjour de Joseph à l'évêque des Marquises! Tout d'abord étonné, celui ci nous accueillit avec une sympathie bonhomme, et nous offrit de camper sur un bout de son terrain. Vu le gazon vert et gras, nous ne pouvions qu'accepter!

Ragaillardis par une bonne nuit de sommeil, nous avons entamé la visite de l'île par sa ville principale, Taihoae. Et pour commencer, quoi de mieux que la magnifique cathédrale marquisienne, toute de bois et de pierre? Taihoae est très vivante, notamment le petit quai, animé par le marché artisanal et une dizaine de commerces et snack. Notre préféré, le Snack "chez Henri" aura reçu notre visite au moins 4 fois, pour petit déjeuner ou déjeuner!

Afin d'explorer le reste de l'île, nous avons loué un 4x4 : moins chère que les excursions guidées, elle nous permettait surtout de camper n'importe où!

Elle nous permis aussi de prendre de la hauteur (l'île culmine à 1200 m) et d'apprécier à sa juste valeur le paysage: l'arrivée sur la baie de Taihoae est à couper le souffle. la route cimentée, s'accroche péniblement à la falaise sous une épaisse végétation constituée d'acacias, manguiers et bananiers peinant à masquer le précipice. Soudain, la vue se dégage, et comme par enchantement la baie se dévoile, 600 m plus bas. Depuis la descente vers le mythique cratère du Ngorongoro, aucune vue ne nous avait fait cet effet d'uppercut.

Mieux, le point de vue sur le village de Hatiheu nous a carrément mis K.O. Nuku Hiva est telle que nous l'attendions : verticale, sauvage, dure et attirante. Ici la nature est à l'état brut, et l'homme doit se battre pour s'installer.

Les marquises sont aussi connues pour la qualité de leur artisanat. Historiquement, elles sont le berceau de la culture polynésienne, et les arts de la sculpture, de la danse ou du tatouage sont aujourd'hui plus que jamais vivants; Le tatouage, interdit au XIXe siècle par l'église est de nouveau à l'ordre du jour, et les tatoueurs marquisiens jouissent d'une réputation mondiale.

Quant à la scultpure, depuis la nuit des temps, les marquisiens ont taillé le bois ou la pierre, pour donner vie à des Tikis, représentant des divinités polynésiennes. Moins connus que les moais de l'île de Pâques, les Tikis ont invariablement les jambes arquées, le corps massif, la tête surdimensionnée. Les mains sont posées sur le ventre, lieu de l'esprit. A leur arrivée au XVIII siècle, les missionnaires ont fait couper le sexe de tous les Tikis masculins, et bien que l'on puisse parfois discerner le genre de ceux ci, ils sont désormais considérés comme asexués (c'est du moins ce que l'on a compris). Parmi les nombreux sites archéologique de Hatiheu, avouons que nous nous sommes amusés comme des petits fous à chercher les tikis et autres pétroglyphes!

Ceci nous ayant mis en appétit, nous avons dégusté une délicieuse langouste flambée au wisky chez "Yvonne". Anecdote amusante, lorsque Vanessa voulut commander une bouteille d'eau gazeuse, la serveuse l'envoya discrètement à l'épicerie voisine, en lui disant: "Va l'acheter là bas, c'est moins cher!!". Rassasiés, nous avons entamé une promenade jusqu'à la plage de Anaho, qui a fini de nous convaincre : Nuku Hiva est une perle!

Et puis, vendredi après midi, alors que nous révassions au dessus de la baie de Taihoae, nous avons rencontré Georges. Une de ces rencontres inattendues, comme il nous en arrive parfois. Georges avait longtemps voyagé à bord de son bateau, fait maintes fois le tour du monde avant de s'établir à Nuku Hiva. Intarrisable et fascinant, il sembla aussi nous apprécier, suffisamment en tout cas pour nous inviter à prendre l'apéro au bar de l'hôtel géré par sa femme : le Pearl Lodge de Nuku Hiva. Juché en bordure de baie, cet hôtel de standing constitua un écrin parfait pour débriefer les quelques jours passés sur l'île, et refaire le monde autour d'un verre et de délicieuses pizzas. Autant que la conversation enjouée avec notre hôte, c'est la spontanéité et la générosité de sa démarche qui nous ont plu. En tout cas, merci!

Restait alors une dernière nuit de camping sur la plage avant le départ pour Hiva Oa. Un départ bien trop tôt, tant les rencontres des derniers jours nous donnaient envie de rester.

 

 

1 commentaire:

  1. mes chéris que du bonheur pour papa qui réalisé que son rêve se fait a travers vos écrit et vos yeux un grand merci de PAPA pour se merveilleux moment et se rêve inaccessible
    ON VOUS AIMENT

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