On a tout entendu sur Bora Bora : "paradis visuel", "lagon de rêve" pour certains, "dépotoire", "lieu de feeding où les coraux sont à l'agonie", "île condamnée" pour d'autres. L'exploitation de l'île par le tourisme de luxe ne fait pas l'unanimité à Bora. À tel point que nous ne savions plus s'il fallait y aller. D'un autre côté, être en Polynésie sans aller à Bora Bora aurait été comme d'aller à Paris sans voir la tour Eiffel, ou à Saint Etienne sans voir Geoffroy Guichard...
Nommée "perle du pacifique" par le capitaine Cook, Bora Bora est au stade intermédiaire entre l'île et l'atoll : Plus vraiment une île, pas encore un motu. Expliquons nous un peu : les îles de polynésie sont toutes formées à partir de volcans. Une fois le volcan éteint, l'île nouvellement créée dérive lentement vers l'Ouest, en s'enfonçant dans le sol. Pendant ce temps, un récif corallien se forme en périphérie de celle-ci. Plus l'île dérive, plus elle s'enfonce, et plus le récif corallien grandit, formant peu à peu un lagon. Finalement, le volcan disparait sous l'eau, et seul reste le lagon. En l'occurence, c'est la beauté de son lagon qui a fait de Bora la perle du pacifique.
Elle en a surtout fait un paradis pour le tourisme de luxe et les lunes de miel. Ici, on vous accueille en anglais, et un beau billet ouvre les portes de toutes sortes d'activités: marche sous l'eau, scooter des mers, lagoonarium où sont emprisonnés des dizaines de poissons... pour les clients, tout est permis!
Arrivés dimanche en fin d'après midi depuis Huahine, nous avons trouvé un logement au Sunset hill lodge, dans le village de Vaitape. Le lodge se révéla être une excellente surprise, avec ses grands bungalows à un tarif abordable.
Lundi, nous nous sommes vaillament lancés dans un tour de l'île à vélo, histoire de prendre chacun un joli coup de soleil. Bora Bora est orientée autour de son majestueux sommet (730 m), reconnaissable sur toutes les cartes postales. En dehors de ça et de la plage publique de la pointe Matira, pas grand chose de beau à se mettre sous la pédale. En fait, le mythe de Bora se vie sur le motu, là où sont implantés les palaces comme le St régis (1000 euros la nuit)...C'est là bas que la vue laisse rêveur du matin jusqu'au soir.
Alors nous aussi, nous avons craqué pour une virée sur le motu... au "camping Bora Bora". Pas d'eau courante, de l'électricité quand le groupe électrogène démarre en début de soirée, mais un paysage de carte postale idyllique, les pieds dans le lagon, et la tête dans les nuages.
Nous y avons passé une superbe journée à flaner sur la plage et snorkeler avec les raies léopards. Vers midi, la faim se faisant sentir, une ballade le long du lagon nous amena jusqu'au luxueux Eden beach Resort, pour un déjeuner délicieux! La promenade digestive du retour s'effectua côté océan, avec pour bande son toute la rage du pacifique s'écrasant sur le récif : sacré changement de décor!
On s'est longtemps posé la question de savoir si trimballer les kilos du matériel de camping était justifié : s'endormir sous un ciel étoilé, le clapoti du lagon en bruit de fond, pour se réveiller avec les couleurs rosés du soleil sur l'ilot de Bora justifient à eux seuls l'investissement, à moins que ce ne soit le snorkeling matinal avec les raies...
Au final, c'est vrai : Bora Bora est pourrie par le tourisme de luxe, et peut objectivement être jalousée, enviée, décriée par ses petites soeurs, Maupiti en tête. Certes, la vie sur l'île n'a rien d'excitante, et il y a un petit côté "république Dominicaine" dans le contraste entre les hôtels de luxe du motu (que la plupart des clients ne quittent pas au cours du séjour) et la vie paisible de l'île. Une chose est sûre cependant, rien que pour la beauté du paysage observé du Motu, le passage à bora en valait la peine, et nous ne le regrettons pas!
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