Deux fois plus profond que le grand canyon américain, le canyon de la Colca est d'après les spécialistes le troisième plus profond au monde. 3200 m d'altitude en haut, 1000 en bas! Pour l'explorer, Thomas, d'Imagine Peru (rideinperu.com) nous a concocté un itinéraire aux petits oignons.
Mardi matin, nous étions donc excités comme des puces en grimpant dans le bus touristique nous emmenant au canyon. "Un bus touristique? Vous avez pris un bus touristique?". ok! on entend déjà les railleurs disant qu nous avons retourné notre veste. En fait, c'était le compromis nécessaire pour rejoindre la vallée de la colca. Alors bien sûr, les arrêts du type "pour lutter contre l'altitude, achetez des bonbons à la coca", où "goûtez donc le mate triple", on était pas fans.
D'ailleurs, quand la guide nous a arrêté à Chivay pour un almuerzo à 25 soles / tête de pipe (6-8 en temps normal), nous avons sorti la carte "empanadas", et sommes allés visiter le marché de Chivay. L'occasion de goûter de délicieux beignets arrosés de miel, et une sorte de gélatine recouverte de lait fouetté.
Ayant abandonné une partie de nos compagnons de bus à Chivay, nous avons rejoint notre hôtel, au 'pueblito' de Yanque. L'hôtel en question, c'était l'Eco Inn; petite maisonnette, vue sur le rio Colca et les ruines d'Uyu Uyu, eau chaude et service impeccable: pas de doute possible, c'est l'établissement le plus classe de notre voyage!
Pas le temps d'en profiter, cependant: 3 chevaux sellés attendaient sous le porche. C'était des chevaux de paso, reconnus comme les plus confortables du monde, et caractérisés par un pas en quatre temps tout à fait particulier. A leur côté, Wilbert, notre guide. Les présentations faites, Vanessa enfourcha 'Caramelo', tandis que Renaud se hissait sur 'Cigaro'.
Nous voilà ainsi partis en direction du Moulin colonial. Les mois de février et mars ayant été pluvieux, les décors où nous évoluions étaient particulièrement fleuris. A nos pieds, des champs colorés de jaune, vert, violet, au loin les terrasses de l'interminable vallée de la colca... désarmant de beauté!
Quant à nous, après un temps d'adaptation, nous chevauchions gaiement nos montures, sur un parcours chaotique : pentes à pic, franchissement de cours d'eau, escaliers. Nous étions Clint Eastwood et Lee Van Cleef à l'assaut du Far West... en réalité, c'était plus les tuniques bleues, avec Renaud dans le rôle de Blutch et Vanessa en Chesterfield. Cigaro pouvait aisément camper le rôle d'Arabesque, lui qui cherchait par tous les moyens à brouter, et qui semblait peu enclin à suivre ses deux compagnons. Autre particularité de Cigaro, c'était le Misou Misou des équidés, l'enfumeur de la colca, bref : un pétomane de haute voltige!
Le soir, le minuscule restaurant Urpicha nous accueillit pour un dîner aux chandelles - nous étions les deux seuls clients -, avant que nous ne retournions à l'Eco Inn profiter d'une bonne nuit de sommeil.
La journée de mercredi fut une copie de la veille, en mieux! Le petit déjeuner - ou plutôt l'énorme déjeuner - avalé, le bus touristique nous emmena jusqu'à la cruz del Condor. En chemin, bien sûr, il marqua quelques stops photos / achats de souvenir, ce qui nous permit de visiter la belle église de Maca.
Une fois à la cruz del condor (lire 'le vol du condor'), nous avons vu...des touristes! bah voui, un tel endroit attire forcément du monde, et il serait égoïste de vouloir en profiter seul. De toute façon, ce ne sont pas les touristes qui nous intéressaient, mais les condors tournoyants au dessus de nos têtes!
De retour à Yanque, nous avons tout juste eu le temps d'avaler un almuerzo sur la place du village avant de rejoindre Wilbert. Celui ci nous attendait avec Cigaro, une fleur dans la bouche, Caramelo, et Calisco, un magnifique paso noir & blanc, qui fit fondre Vanessa.
Cette fois ci, c'est l'autre versant de la vallée qui fut exploré, à commencer par les ruines d'Uyu Uyu, rejoints par un sentier périlleux. Plus à l'aise que la veille, nous étions aux anges...
La randonnée se poursuivit ensuite jusqu'au petit village de Coporaque, où un ravitaillement à base de Cusqueña (bière locale) nous attendait. Finalement, il était presque 18h lorsque nous regagnâmes l'Eco Inn.
Le soir, le dîner chez Urpicha fut l'occasion pour Renaud de goûter la chicha, boisson alcoolisée à base de maîs fermenté. César, le patron, nous apprit que le festival de la Chicha allait se tenir 10 jours plus tard, donnant lieu à de drôles de concours, tels que celui de la meilleure descente!
Le troisième jour, nous avons rechaussé les baskets, et gravi la côte menant à la forteresse de Madrigal. Dit comme cela, ça a l'air simple. Mais un dénivelé positif de 600 m à 3200 m d'altitude, ça pique les jambes! Au sommet, quelle récompense! D'un côté, la vallée de la Colca, de l'autre, les 2 flancs du canyon s'ouvrant devant nous. Et dans le ciel, des condors de passage...
Ces 3 jours formidables s'achevèrent à Chivay, ville de départ du bus 4M à destination de Puno. Avant d'embarquer, nous avons tout de même pris le temps de refaire le plein de beignets au miel, histoire d'agrémenter le voyage...
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