dimanche 16 décembre 2012

Australie, le bilan

13 000 km parcourus, 4 états traversés, 49 jours: le gros morceau de notre voyage vient de se terminer. Bilan.

De la touffeur de Darwin aux plages du Queensland, du désertique centre rouge à la mythique great ocean road, l'Australie est dans la démesure. C'est bien là ce qui caractérise le pays : ce gigantisme à l'américaine, ou pour être exact, à l'anglo saxonne.

Ainsi, au pays de l'araignée et du serpent les plus vénimeux au monde et des méduses les plus dangereuses qui soient, nous aurons vu pêle mêle la plus grande ile de sable du globe, le second plus grand monolithe, le plus large pont métallique à arche, l'opéra le plus cher...

Avant toute chose, c'est la "wildlife" que nous retiendrons. Ici, les pigeons sont multicolores, et partagent le ciel avec des cacatoès, koukaburra, perroquets, rapaces en tout genre, pour le plaisir des yeux et des oreilles. Citons aussi tous ces animaux, endémiques ou non : koalas, platypus, kangourous, wallabis, opposums, varans... A posteriori, la crainte de heurter un kangourou au crépuscule dans le centre rouge, semble issue d'un autre temps.

Le désert est d'ailleurs un de nos meilleurs souvenirs. Etre acteurs du décor, tous deux face à l'adversité de la nature, on a adoré. Les autres routes nous ont paru bien fades en comparaison, exception faite, bien sûr de la great ocean road. Les cascades de Litchfield et le parc national de Lamington nous ont aussi marqué par leur beauté. Evidemment, les plongées de South West Rocks, et l'image des grey nurses sharks nous frôlant le visage sont des souvenirs intenses.

Concernant les gens, notre avis est un peu mitigé. Dans l'esprit collectif, le français est râleur, l'italien dragueur, l'anglais arrogant. L'australien, pour sa part, se revendique comme étant "laid-back": relax, un type cool! Si cette image colle au mythe du surfeur de la gold coast, elle est assez loin de la mentalité d'une partie de la population, trop professorale et sure d'elle à notre goût, avec de drôles de tendances racistes. En témoigne cet homme rencontré au Eungella park, qui après nous avoir expliqué qu'il ne voyageait pas en Australie car il connaissait déjà son pays, s'exclaffa devant notre idée d'aller à Rockhampton : "mais il n'y a rien à voir là bas, à moins que vous aimiez les "black fellows"!". Ou encore cette vendeuse d'Airlie beach, nous montrant ses autocollants "Australia, love it or leave it", en pestant contre les réfugiés asiatiques. Celle ci fut d'ailleurs un peu vexée lorsque Renaud lui expliqua que "non, les aussies ne sont pas si laidback que ça: ils se donnent cette image, mais sont en réalité assez susceptibles.". En fait, les gens sympas sont ceux qui ne le revendiquent pas, et viennent simplement discuter, échanger. Avec ceux là, nous sommes restés des heures à bavarder, d'autant qu'ils apprécient généralement l'accent sexy des français.

Et puis, il y a les aborigènes, dans le Northern territory. Nous aurions aimé leur consacrer un article, mais n'avions pas assez de matière. Pour faire simple, il y a plus d'espoir et de joie de vivre dans les coins les plus pauvres de Tanzanie que dans les yeux des aborigènes. Ceux ci déambulent tels des zombies dans les rues, ivres du soir au matin, puis de l'après midi au soir. Les habitants originaux de l'ile n'ont aucun but, ils s'enfoncent dans une impasse faite d'alcool et d'assistanat, et tout le monde ferme les yeux, ou pire, les accuse. Quelle tristesse! Curieux paradoxe de voir la façon dont leur art s'exhibe fièrement dans les boutiques de souvenirs de Brisbane ou Sydney, tandis que les abos dorment dans les rues à Katherine ou Darwin.

Vous l'aurez compris, c'est plus le pays en lui même que ses habitants que nous retenons. Attention toutefois à ne pas généraliser, puisque nous avons aussi fait de très belles rencontres, et le côté relax existe: difficile d'imaginer en France un policier d'1.9m, bronzé, bodybuildé et tatoué des pieds au cou nous expliquer que pour continuer de dormir illégalement dans le van, il faut se garer de l'autre côté de la rue...

Côté budget, le pari d'acheter un van s'est révélé gagnant, et a même viré au jackpot lors de la revente. Exception faite de ce bonus inespéré, le fait de pouvoir dormir dans le véhicule a drastiquement réduit le coût de l'hébergement. Pour preuve, dormir pendant ce mois et demi nous a coûté le même prix qu'en Afrique. En contrepartie, le plus gros budget fut l'essence, mais vu les prix des billets de bus ou de train, il reste raisonnable.

L'Australie n'est pas un pays de gastronomes. Tant mieux, nous n'avons pas vraiment dépensé dans les restos, et le fait de cuisiner nous a permis d'avoir une alimentation peu onéreuse. Au final - et en tenant compte de la revente du van - c'est le poste "activités - loisirs" qui est le plus important, comme en Tanzanie. Pourvu que ça dure!

les tops: la propreté et la qualité des installations publiques : wc, douches, barbecues, jardins publics. La vie sauvage. Le van. Une partie de la population, vraiment "laidback"! L'opéra de Sydney. Melbourne.

les flops: la condition aborigène, déplorable; une partie de la population, généralement autoproclamée "laidback", et en réalité détestable. Les plongées sur la grande barrière de corail.

l'avis de Vanessa : "l'Australie ne se visite pas de la même façon à 20 ans ou avec 10 ans de plus. Le côté surfait des côtes perd de son attrait, remplacé par l'envie de profiter de la richesse naturelle du territoire, encore sauvage. Dire "je vais en Australie" ne suffit pas. Le pays est grand comme l'Europe, regorge d'endroits différents et insolites, et ne se décrit pas aussi simplement. Il faut le vivre pour l'apprécier, et ne pas s'arrêter aux effets 'carte postale'. Le centre rouge en est le plus bel exemple. "

l'avis de Renaud : "L'Australie me fait un peu l'effet d'un film dont j'aurais déjà lu le livre: l'adaptation ne colle jamais à l'idée que l'on s'est fait du décor et des personnages. On m'avait tellementn parlé des australiens super sympas, de la beauté de ci, de ça, que j'en suis un peu resté sur ma fin. Il n'empêche, l'Australie, pour son côté sauvage (vie animale, parcs nationaux) vaut le coup d'oeil : il n'y a qu'ici que l'on peut caresser un kangourou ou un koala!"

Le bonus : 20 novembre, au matin, Renaud déjeune pensivement en bord de plage à Noosa. L'air est doux, la mer brillante, une belle journée en perspective. Soudain, il se fait rafuter par un piping shrike qui en profite pour voler sa tartine de Nutella qu'il tient à la main. Celui-ci, surpris et déséquilibré en tombe à la renverse! Et bien qu'il rie aux éclats en se relevant, on peut lire dans son regard envers l'oiseau :"salaud, ma tartine!"

 

NB : cet article et tous ceux de ce blog sont le fruit de notre expérience, de nos rencontres, et de notre réflexion personnelle. Ils n'engagent que nous, et sont forcément subjectifs. Nous sommes bien évidemment ouvert à discuter avec quiconque émettrait un avis différent.

 

2 commentaires:

  1. Salut les ptits loups.
    Ca fait toujours et encore plaisir de vous lire et de voir vos images. C'est tellemnt bien relaté !
    Et tellement vivant et sincère.

    gros bisous à vous deux, et continuez à vous faire plaisir.

    Daniel

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  2. Coucou vs deux.
    C top la fin du monde n a pas eu lieu, vs allez pouvoir continuer à nous faire rêver. Bon ok je vais être sincère... de tps en tps, vs m énervez avec vos photos et vos récits!!!
    Au fait Vanessa tu as mis un koala ds ton sac histoire qu on puisse juger si c est si doux que ça
    Gros bisous
    Lise

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