Dalla dalla 309, direction Jambiani - 04/10/2012

Jeudi, 8h, petit déjeuner dans la cour verdoyante du Manch Lodge : Nous sommes sur le pied de guerre, car aujourd'hui c'est Jambiani! Ce village de pêcheurs, installé sur une plage de 15km de long nous attend. Et pour s'y rendre, nous avons choisi d'expérimenter un moyen de transport local :le dalla dalla! Un dalla dalla, en gros, c'est un minibus de 9 places, ou l'on rentre facilement à 15. Celui pour Jambiani est un peu différent et se présente sous la forme d'une camionnette, dont la benne aurait été aménagée pour le transport de passager.

Vers 10h, après 1 h passée à se remplir, le dalla dalla 309 en direction de Jambiani s'élance. Nous sommes en compagnie de 6 autres touristes (un couple d'allemands sympas, 1 couple de néo-zélandais sympas, et 2 nanas silencieuses), et d'une dizaine de locaux. Autant dire que nous sommes un peu serrés. intérieurement, nous sommes fiers comme des paons d'être les seuls à avoir payé le prix local (2000 TSH, soit 1 euro) : le mojo du voyage commence à revenir!

A vue de nez, nous estimons la "surface habitable" du camion à 8-10 m2. Sauf que celui ci se remplit, de gens, et de chargement : fagots de bois, sacs de 50 kg de farine, riz, et même de grandes tiges de fer à armer le béton! Les matières premières sont entassées sur le toit, les gens à l'arrière, avec un maximum de 35 bonhommes: inoubliable!

A l'arrivée, 2h30 plus tard, nos fesses souffrent, nos jambes sont engourdies, mais c'est surtout nos yeux qui piquent : en l'espace d'un instant, notre classement des plus belles plages vient de connaitre une révolution! oubliées les corses Rondinara ou Tizzano, oubliée la réunion, exit le paradis des Perentians Islands ou les plages de Bali : Jambiani, c'est 15 km de sable blanc entre les cocotiers et les maisons de paille, avec des eaux turquoises où mouillent les boutres des pêcheurs, et nous. Loin de l'agitation de Stone town, quel pied !!!

Notre arrivée correspondant à la marée basse, nous marchons une petite demie heure en direction des femmes qui ramassent les algues là où l'océan s'est retiré. Puis nous nous joingons au cortège des pêcheurs qui regagnent le village avant que la marée ne remonte.

Nous passons le reste de l'après midi à buller sur la plage pendant que la marée remonte, à nous baigner dans une eau à 30 °c, et à prendre un joli coup de soleil (Vanessa!).

Vient alors l'heure du retour en dalla dalla. Nous l'attendons dans le village une vingtaine de minutes. Il est plus petit que celui de l'aller, et déjà plein lorsque nous y entrons. La tapisserie est néanmoins plus jolie, nous sommes comblés! Comme nous le disions plus haut, chaque dalla dalla est orné d'un chargement improbable. Le notre doit avoir une fière allure vue de l'extérieur : il ne compte pas moins de 12 fagots de bois, 6 poutres de construction (3 m de long), 2 plaques de bois (2m*2m), des sacs de riz, des sauts de poissons (séchés et frais), etc. Le voisin de Renaud transporte un poulet, et lui explique - hilare - lorsque l'on charge les plaques de bois : "un jour, des plaques comme celles ci étaient mal attachées, et sont tombées sur le cou d'un cycliste"! Rentrons vite nos bras dans le camion.

Sur la piste sablonneuse qui relie Jambiani à la route principale, le dalla dalla s'arrête pour décharger 2 sacs de riz. L'un d'entre eux glisse et s'éventre le long de la carcasse du camion! ambiance! Mais le meilleur est à venir : au premier dos d'âne, sur la route principale, des cris venus de l'arrière du dalla dalla font stopper le chauffeur: un saut rempli de poisson frais vient de s'étaler au beau milieu de la chaussée! tout le monde rigole et se précipite pour rattraper le chargement, et repartir aussitôt, non sans s'être essuyé les mains dans le peu d'herbe bordant la route!

Le trajet se termine plus rapidement qu'à l'aller, et sans encombre. Renaud apprendra toutefois que ce qui lui piquait le pied pendant le trajet était le bec du poulet, vivant, contrairement à ce qu'il pensait! Nous espérons ne pas l'avoir étouffé.

Malgré l'inconfort et la proximité de ces véhicules, qui conduit parfois à 1 gros calin entre inconnus, cette journée fut une superbe immersion dans la vie locale! Tout ce que nous aimons!