L'extrême nord de la grande terre, rouge et sauvage, et la magnifique côte nord-est. Résumé de ces quelques jours, de Koumac à Hienghène, en passant par Poingam.
Tant qu'à faire le tour de la grande terre, autant aller jusqu'en haut! C'était un peu notre sentiment au moment de quitter Koumac, en direction du nord, le 14/12 au matin. Cette partie de la province nord est affectueusement surnommée "far west" par les calédoniens, tant elle est sauvage. C'est le territoire des cowboys et des élevages. Les paysages nous ont quelque peu rappelé le centre rouge australien, en version miniature. La terre y est rose, et de nombreux chevaux sauvages fréquentent le bord des routes.
C'est aussi sur cet itinéraire, entre Poum et Poingam, que la première plage de carte postale s'est dévoilée. Jusqu'ici, elles ne nous avaient pas vraiment fait vibrer. Nennon, par contre, est tout droit sortie d'une brochure d'agence de voyage!
Que dire alors de Poingam? Non seulement la plage est magnifique, mais le "relais de Poingam" n'usurpe pas sa réputation! Coquillages persillés, cari de cerf (ce gibier est prolifique sur la grande terre, donc chassé et servi abondamment!), filet de Platax sauce coco... quel délice pour ce que nous avons décrété être le repas d'anniversaire en retard de Renaud!
Ce dernier tenta une exploration sous marine de la plage peu convaincante avant que nous allions poser le pied à l'extrémité nord de la grande terre, au lieu dit boat pass. "poser le pied" est l'expression adéquate, car non seulement l'endroit est sans grand intérêt -hormis la fierté d'être allé tout en haut- mais à peine sortis de voiture, la charge d'un escadron de moustiques affamés nous fit battre en retraite.
Le moment était venu de changer de côte, et d'aller explorer le versant est de l'île, via le col d'Amos, et ses splendides points de vue. En chemin, la radio nous apprit 2 infos capitales. La première était la mise en place d'une grosse opération de contrôles de police sur le territoire, en ce début de vacances scolaires. Pour être tout à fait efficace, ladite opération avait lieu de 15h à 18h...
La seconde info, moins cocasse, était celle du passage du cyclone Ethan sur les samoa, en direction des Fidji. Elle nous renvoya 6 mois dans le passé, au moment du choix des destinations. Et pour le coup, exclure ces îles du parcours nous paru une excellente décision. Le cyclone devrait a priori passer au large de la Calédonie.
Toute épargnée qu'elle est l'île n'en est pas moins soumise au même climat, et des trombes d'eau accompagnèrent le voyage jusqu'à Pouebo. Il nous fallut même vérifier la profondeur de plusieurs radiers inondés avant de les franchir. Finalement, comme à Pocquereux, c'est de nuit et trempés jusqu'aux os que nous arrivâmes au relais de Ouane Batch, à Colnett. Cette fois ci, cependant, nous n'eûmes pas la joie de monter la toile de tente : premièrement, le faire sous ce déluge n'avait pas grand intérêt, et deuxièmement, le radier menant jusqu'au terrain de camping semblait vraiment trop profond pour être franchi. Ainsi, c'est dans la voiture que nous avons passé la nuit....
Au matin, la pluie ayant cessé, Ouane batch s'est révélé plus qu'agréable. Ombragée et en bord de plage, la terrasse du relais était parfaite pour un petit déjeuner synonyme d'étirements : la Clio est nettement moins confortable que ne l'était Kenny (lire viens chez moi, j'habite dans un campervan)!
Rien de tel pour se délasser qu'une petite baignade en masque tuba (les palmes, c'est pour les fainéants!). Surtout que le lagon de la côte est, entre Poingam et Poindimié, est classé au patrimoine de l'UNESCO. Ayant suivi les indications du gérant, nous nous sommes retrouvés sur un récif coralien magnifique, à une cinquantaine de mètres du bord de plage. Et bien sûr, nous en avons pris plein les yeux!
Malgré le déluge de la veille, la visibilité était tellement bonne que l'on pouvait aisément distinguer ce que nous pensions être des lignes thermiques. Le patron nous informa que ces lignes provenaient en fait de la séparation entre l'eau de mer et l'eau douce provenant de la cascade voisine. Cascade bien évidemment délicieuse...
Hienghène constituait l'étape suivante de notre descente, avec le passage du fameux "bac de la Ouème". Là, une barge effectue en continu les aller-retours sur la centaine de mètre séparant les deux rives. Le reste de la route, bordée d'une part par l'océan, d'autre part par les montagnes est merveilleux. En point d'orgue, l'arrivée sur Hienghène, et les points de vue sur la "poule de Hienghène" et le "Sphinx".
C'est dans ce cadre idyllique que nous avons planté la tente au club de plongée "Babou", avant d'être à nouveau douchés par une pluie torrentielle.
Comme d'habitude, le soleil était revenu au petit matin, pour notre première plongée en Calédonie. Profitant d'une mer aussi calme qu'un lac, Loïc et Camille - les guides de plongée - nous emmenèrent sur les spots les plus éloignés du récif, au lieu dit "Cathédrale".
Pour donner une image de la visibilité de ce dimanche matin, disons que nous aurions pu rester dans le bateau à contempler les fonds marins, tellement l'eau était transparente! Sous l'eau, les 2 heures passées envoyèrent les plongées sur la barrière de corail aux oubliettes. Nous étions deux minuscules poissons au milieu d'un jardin de corail opulent, fait de canyons et de failles où dansaient les rayons du soleil, à peine filtrés par une eau limpide. Une myriade de poissons tournoyait autour de nous, kaléidoscope sous marin aux reflets éclatants. A classer tout en haut de notre classement des meilleures plongées.
La traversée retour fut animée par la vision au loin d'un dugong, sorte de vache marine, et de celle de dauphins tout près du bateau. Pour une fois, l'après midi fut ensoleillée jusqu'au bout, nous permettant de glandouiller tranquillement, avant de prendre la route pour Poindimié, laissant dans le rétroviseur la cocotte de Hienghène, une poule aux oeufs d'or!
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