mercredi 31 octobre 2012

Out of Africa

Après un peu moins d'un mois de voyage, notre passage sur le continent africain, berceau de l'humanité, théâtre de l'esclavagisme, spectacle de sons et de couleurs, s'est achevé. Bilan.

Ce tour du monde a donc débuté en Tanzanie. Pour remettre les choses dans leur contexte, quitter le stress d'un déménagement, d'un rendu de master et de toute la préparation du périple pour rejoindre l'Afrique, c'est un peu comme sauter d'un bus roulant à une quinzaine de km/h: sans un minimum de précautions, l'atterissage sur le plancher des gnous peut être violent...

Pour nous, l'acclimatation a pris environ une semaine, le temps de se mettre au rythme du continent et de décrocher lentement de la vie active. Cela nous a sans doute coûté la réussite d'un safari dans les parcs du nord. A posteriori, accorder sa confiance à une agence inconnue - sans la mettre en concurrence - sur la base de simples recommandations fut une grossière erreur! Nous garderons cependant longtemps le souvenir formidable du cratère Ngorongoro ou des girafes du parc Manyara, et malheureusement le regret de ne pas avoir vu le serengeti. Le passage par Mikumi (salut aux amis du Tan-Swiss Lodge) restera quant à lui notre meilleur souvenir de safari. A tous ceux qui comptent partir en Tanzanie, nous conseillons vivement une excursion dans les parcs du Sud (Mikumi, Ruaha, Selous).

La richesse de la Tanzanie ne réside pas seulement dans ses parcs naturels, et il faudrait au moins 3 mois pour explorer correctement le pays. Zanzibar, qui avait en partie motivé notre choix, a tenu ses promesses. Des ruelles de Stone Town aux plages de Jambiani, c'est sur cette ile que nous avons vraiment entamé la décompression! Pourtant, il parait que Mafia et Pemba sont encore plus sauvages et attrayantes...peut-être lors d'un prochain passage?

A ceux qui disent que l'Afrique coûte cher, nous répondrons oui!...et non. Oui car les moindres activités ou excursions sont payantes, et réservées aux touristes. Donc chères. Tenter de voyager seul est nettement plus dur qu'en Asie ou en Amérique du Sud, prend beaucoup de temps, pour une économie finale faible : un mzungu coincé au milieu de nulle part est une oasis de shilliings frais pour n'importe quel taxi/camion/bus. La location d'un véhicule peut être une bonne solution, mais le réseau de loueurs est faiblement étendu. De plus, dès qu'une attraction fonctionne, les prix grimpent en flèche : il suffit de voir les tarifs des lodges dans les parcs nationaux (150 à 600 $/pers la nuit), ou les prix exorbitants de certaines activités développées aux chutes Victoria (saut à l'élastique, rafting, etc.).

D'un autre côté, non, payer une guesthouse de base 15 000 - 30 000 TZS (8-15 euros) la nuit (sauf sur Zanzibar, bien sûr), manger pour 5 000 à 10 000 TZS (2 à 5 euros) n'est pas cher. Passer deux heures dans un dalla dalla bondé payé 2000 TZS (1 euro) ne coûte rien, et procure pourtant des souvenirs inoubliables. Les sourires et les rencontres (principalement dans le Sud du pays, moins touristique, plus authentique) sont autant de combustibles qui réchauffent le coeur, et font vraiment croire en cette espèce d'humanité, de foi, d'optimisme inhérent aux africains. Et ça, ça n'a pas de prix!

Pour conclure, l'Afrique en "backpacker" reste éprouvante: il faut sans cesse être vigilant, et surtout s'adapter à l'incertitude globale du système. L'exemple le plus frappant est cette façon d'annoncer les distances entre 2 villes: ici, on ne vous dira jamais "de Mikumi à Iringa, il faut 3h". On vous dira : "de Mikumi à Iringa, il y a 185 km"...Ces aléas quotidiens - qui se transformeront en anecdotes pour soirées hivernales - sont fatiguants sur le moment, surtout lorsqu'ils sont assortis d'une brochette de rabatteurs collants, d'un soupçon de pick pockets, et de quelques zest d'arnaques en tout genre (taxis, bus, hôtels), le tout sous le soleil de midi...

Alors, on rale, on boude, parce que nous sommes français (tout de même !), mais au fond de nous, nous savons pertinemment que nous allons repenser longtemps à ces marchandages en mi Swahili - mi anglais, les yeux rivés sur notre petit bout de feuille froissé contenant les bases du langage, à expliquer que non, nous ne paierons pas 3 fois le tarif classique, que nous aussi avons le temps de négocier, pour finalement taper dans la main du vendeur en accédant à un prix raisonnable, c'est à dire acceptable pour nous, excellent pour lui!

 

Les tops : le léopard et les lions du parc national de Mikumi; Jambiani; la devil's pool des Victoria Falls; Les belles rencontres: titho, Jane, Jackie & David, Alina (see you in Australia!)

Les flops : Le safari passable des parcs du Nord; les pickpokets d'Iringa; les rabatteurs des gares (routières, ferroviaires).

L'avis de Vanessa :"dans mes rêves d'enfant, j'ai toujours voulu faire un safari au Kenya. En grandissant, la Tanzanie - plus sauvage, plus nature - est devenue ma priorité. Côtoyer cette vie sauvage a été un moment magique que les photos et discours ne peuvent retranscrire, qui rappelle aussi à quel point nous restons vulnérables (cf. l'énorme feu destiné à éloigner les bêtes lors de la nuit à Mikumi). J'ai profité de l'expérience de mes autres voyages pour affronter sereinement la pression des rabatteurs et le regard souvent critique des gens sur une femme blanche. La difficulté fut donc plus psychologique que physique, car le climat et la chaleur redoutés furent cléments, alors qu'il me fallut un peu de temps à accepter que rien ne se déroule comme on le souhaite dans ce pays plein d'incertitude. Au final, les sourires, les odeurs, les couleurs de l'Afrique resteront en moi, et n'attendront - je l'espère - pas longtemps pour me revoir dans ce continent vraiment particulier, inqualifiable! Cette fois ci en immersion plus profonde dans la vie du pays."

L'avis de Renaud : "Nous étions dans l'expectative au moment de partir en Tanzanie, un coin totalement inconnu pour nous. De l'afrique noire, je ne connaissais que Douala (Cameroun), et le souvenir n'était pas des plus excitants...c'est sans doute cette appréhension qui nous a mis dedans à Moshi, pour la gestion du safari. Pour la suite, caler l'horaire du Tazara sur notre itinéraire a compliqué un peu le planning, mais ce fut une sacré aventure. Les parcs et Zanzibar ont tenu leurs promesses, et les tanzaniens sont en général accueillants. Un seul regret : ne pas avoir 6 mois de plus pour explorer à fond la Tanzanie, la Zambie, et bien sûr le Malawi! rendez vous est pris, nous reviendrons!!!

Le bonus : la gamelle de Vanessa en montant dans le dalla dalla à la gare de Mbeya: 15h, nous venons de passer 6h à la gare pour acheter 2 billets. Il fait chaud, très chaud, et évidemment 2 dalla dalla se battent pour nous embarquer tandis que nous tentons de prendre conseil sur l'itinéraire auprès d'une policère. Excitation, effervescence, Vanessa monte dans un des 2 véhicule en baissant la tête, son sac non. Elle se retrouve les 4 fers en l'air et fait descendre la tension instantanément! Inoubliable, et à garder sous le coude en cas de pépin!!

NB : cet article et tous ceux de ce blog sont le fruit de notre expérience, de nos rencontres, et de notre réflexion personnelle. Ils n'engagent que nous, et sont forcément subjectifs. Nous sommes bien évidemment ouvert à discuter avec quiconque émettrait un avis différent.

 

5 commentaires:

  1. Vous nous emmènerez dans vos sacs la prochaine fois hein ?!

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  2. Je viens de lire votre "résumé" sur ce beau continent, et déjà envieuse(vous le savez)ça ne fait qu'amplifier ce sentiment.
    Et si pour chaque destination vous regrettez de n'avoir pu rester plus longtemps, dites vous que pour certains c'est déjà suffisant!! bises aux parents Bertoni!!!

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    1. j'imagine que ça te rappelle aussi des souvenirs!
      On espère que tout va bien pour toi. tu nous gardes une petite chambre dans ton futur hôtel pour notre retour???

      bisous

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  3. Bon allez j'arrête de faire la tête à cause de cette nargueuse photo de léopard...!
    Apparemment vous avez été bien atteints par le virus de l'Afrique, ce sont des choses qui arrivent. Merci de nous avoir fait partager en direct l'évolution de la maladie. Je vous souhaite plein d'autres expériences inoubliables dans la suite de votre voyage. Amitiés

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    1. aaaah, ça! la malarone n'a aucun effet sur le virus africain!
      Un seul regret cependant : ne pas avoir eu le 400 mm de M. Meurisse pour que tu puisses voir le fond de l'iris du léopard!!!

      Bon courage au labo!

      Par contre, Vanessa demande s'il y a un remède pour "le virus des gouttes d'eau"!!!

      la bise

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