C'est ce qui est écrit sur le pare brise de bon nombre de bus tanzaniens, et donne une idée de la sécurité routière du pays. Avant notre arrivée en Tanzanie, nous nous étions posé la question de savoir s'il est possible de conduire, afin d'être autonomes. D'autres l'ont fait avant nous, mais les avis divergent. A notre avis, en saison sèche, la réponse est oui, mais...voici donc un petit état des lieux des routes locales.
Les routes sont en bon état général, et leur principal défaut vient des ralentisseurs parsemés un peu partout. D'un autre côté, sans ces ralentisseurs, ce serait vraiment rock'n'roll. Le trafic des routes nationales se compose principalement de bus des années 80-90 plus colorés les uns que les autres, de semi-remorques rendus difformes par l'ampleur de leur cargaison, et de 4x4 et autres pick up.
Le bord des routes vaut vraiment le coup d'oeil, avec des vélos aux chargements divers (foins, chèvres, livres, oeufs, bidons d'essence, pneus), des mobylettes (on y monte bien entendu à trois), et toute sortes de gens qui marchent vers d'improbables destinations, qui transportent sur la tête des sacs bien plus lourds que nos sacs à dos, ou d'autres qui ramassent des bouteilles en plastique, maigre butin valant quelques shillings. Les troupeaux de chèvres et de vaches des massaï paissent au bord de ces routes encombrées et envahissent parfois la chaussée.
Au abords des villages on trouve souvent un barrage de police, c'est à dire un policier au milieu de la route et deux autres qui font la sieste sous un arbre...Le policier actif ne chôme pas, et arrête les bus d'un geste autoritaire et persuasif. Commence alors un curieux spectacle, avec en rôles principaux le policier, l'assistant du bus, et un nombre incalculable de vendeurs à la sauvette. Tout d'abord, le policier contrôle le temps de passage du bus: ceci a pour but théorique d'empêcher les chauffeurs de rouler comme des fous. En pratique, ils roulent comme des dingues! Suivant son zèle et son humeur, le représentant des forces de l'ordre contrôle aussi l'état des pneus, des feux...Pendant ce temps, les vendeurs se précipitent en dessous des fenêtres, et hèlent les passagers pour leur vendre des boissons, cacahuètes, épis de maïs grillés, brochettes ou encore des fruits. En tant que mzungu (blancs), nous sommes une cible privilégiée! Généralement, un ou deux vendeurs pénètrent dans le bus lorsqu'il repart, et sont autorisés à vendre leurs produits sur une petite portion de trajet. L'assistant et le chauffeur choisissent alors un ou deux articles en guise de rétribution.
Ce folklore, qui se répète au moins dix fois par trajet, laisse parfois sa place à des barrages de police plus stricts: les contrôles de vitesse. Les policiers se dissimulent sous un arbre, et surgissent de nulle part pour stopper les véhicules en excès de vitesse. Après constatation de l'excès, ils dressent une belle amende, vertement discutée par le chauffeur et son assistant. Le ton monte en principe assez vite, mais l'arrivée d'un militaire planqué un peu plus loin apaise vite les esprits! Quoique, nous avons été témoin d'un drôle de quiproquo, où le militaire a cru que l'assistant filait un bakchich à la policière, alors qu'il payait l'amende: dans le contexte actuel de lutte contre la corruption, l'assistant a passé un sale quart d'heure pendant que le chauffeur pestait en mettant de grand coups d'accélérateur!
Comme chez nous, les chauffeurs (chauffards?) ont établi des codes pour se protéger des policiers. Les appels de phares fonctionnent à tout va, le klaxon permet de prévenir d'un dépassement, le clignotant indique "oui, vas-y" ou "non, attends". Il y a aussi ces gestes de la main que font les chauffeurs par la fenêtre. Tantôt ils agitent la main, tantôt ils font signe d'aller plus vite... on avoue, on ne comprend pas vraiment ce qu'ils font!
Si l'on voulait illustrer ce trafic en France, pour ceux qui connaissent la dangereuse N143, il faut imaginer cette route morcelée de petits ralentisseurs, et sillonnée par des poids lourds colorés des années 80 lancés comme des petits frelons, dans un assourdissant vacarme de moteurs, de klaxons, dégageant des odeurs d'embrayage et de frein chauds, enrobés dans un nuage de poussière! Ca et là, des carcasses cramées rappellent les dangers du réseau...
Dans les villes, les 4x4 sont plus nombreux (surtout près des parcs nationaux). On trouve aussi LE mode de transport local : le dalla dalla. Sur le continent, ils diffèrent de ceux de Zanzibar (voir article "dalla dalla 309, direction Jambiani"). Ce sont de petits vans type VW transporter, mais en modèle Toyota ou Nissan, les seuls réparables dans le coin. Mis à part le fait qu'ils roulent comme des salopards (pour arriver avant le voisin à l'arrêt suivant), les dalla dalla rivalisent d'imagination en terme de décoration. Nous en avons ainsi vu passer à l'effigie du rappeur américain The Game, de Cristiano Ronaldo, de Jésus ou d'Allah! La passion locale du football entraîne une multitude de dalla dalla aux couleurs des clubs de Chelsea, Arsenal, Manchester, Barcelone, Madrid, et même du PSG!...non, pour le PSGon déconne!
Certes, cette description des routes locale est caricaturale, et nous avons vu bien pire en Equateur ou dans certains coins d'Asie. Répétons le, l'état des chaussées est relativement bon, et la présence de policiers régule forcément le trafic. Surtout, quel spectacle de circuler sur ces routes, et quelle fraîcheur de s'arrêter sur de petites aires toutes différentes, loin de nos aires de repos estampillées autogrill!
Dimanche en famille, on ne se lasse pas de vous lire et de regarder les photos dignes d'un reportage !!!
RépondreSupprimerGros bisous à vous 2...
béatrice nous a parlé de votre périple donc dès ce soir nous venons à la découverte de votre voyage et de vos photos.
RépondreSupprimerbeau projet, profitez en un maximum
C'est fantastique ce que vous vivez ,vous nous faites rêver. Continuez à nous abreuver de photos et de commentaires ..
RépondreSupprimerAmicalement
Bernard& Monique ( voisins du garay )